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Nekropsi › 1998

cd • 12 titres • 50:36 min

  • 1Harf Devrimi 19985:13
  • 2Kusmuk4:58
  • 3141:40
  • 4Mecidiyeköy3:25
  • 5Ebo 19986:34
  • 6Heidi3:39
  • 7Düşük Amper5:36
  • 8Avi (Kısa)6:37
  • 9Ara0:36
  • 10Bağlama4:43
  • 11Ateis 19983:51
  • 12Crying Game 19983:44

extraits vidéo

informations

line up

Cevdet Erek (batterie, percussions chant), Cem Ömeroğlu (guitare, chant), Tolga Yenilmez (guitare, effets, samplings, bağlama), Cenk Turanlı (basse)

chronique

J’aurais mieux fait de faire des mathématiques appliqués, tiens. Ou alors architecture. Peut-être ça m’aurait aidé à mettre les choses dans l’ordre et de l’ordre dans ma vie. J’aurais pu comprendre la disco de Nekropsi au passage, groupe metal tordu émergé de l’underground stambouliote des années quatre-vingt dix et dont les albums émergent d’un espace parfaitement non euclidien. Après les dix ans d’écart entre les deux premiers, voici que sort en 2010 un troisième nommé logiquement 1998 et sur lequel on retrouve des versions alternatives de morceaux présents dans le premier déjà passé (aussi bien en 98 qu’en 2010) quand dans le deuxième à venir (en 98 mais plus en 2010). Retour vers le futur. Cevdek Erek et sa bande ont eux-même mis un peu d’ordre dans leur projet musical, s’éloignant du post-métal progressif vaguement toolien de leur premier essai pour basculer vers un son plus expérimental, avec plus de samples parfois absurdes, on y retrouve la série de voyelles de « Harf Devrimi » qui trouvera sa forme finale dans leur deuxième album à venir précédemment. Mais déjà, les guitares se font plus sinueuses dans leur utilisation des tonalités orientales, même si elles conservent à l’occasion ce fumet métal compliqué, soutenu par des volées de basses chtoniennes à souhait. Quant à Erek, il s’affirme comme un batteur poulpesque jouant des multiples percussions lui tombant sous la main, cassant les rythmes, fracturant à qui mieux-mieux la ligne mélodique sur laquelle s’engage tous ces quasi-instrumentaux. Car si voix il y a, ce sont avant tout celles de samples de films turcs, souvent un peu effrayants et grotesques, les membres du groupes ne poussant que rarement la ritournelle et encore seulement en choeurs grec sans parole. C’est donc sous forme de machine poly-rythmée à duo de guitares cintrées et ambiance de film catastrophe anatolien que ce Nekropsi d’entre deux tours se présente, plus abouti que les expériences de Mi Kubbesi mais n’ayant pas encore complètement fait sauter les joints comme sur le suivant dix ans plus tard. On y retrouve sous les même auspices de métal progressif à la fois atmosphérique et rampant un « Crying Game » (du premier album) et un « Ebo » (du deuxième album, sans la partie vocale de Brenna MacCrimmon mais déjà/toujours propice aux élévations mystiques) enrobé de plein d’inédits du même acabit. Fleurtant avec des expérimentations de musique industrielle, la basse épouvantablement profonde et abrasive de « Kusmuk » accolée à ces boucles de voix qui se dérèglent et en deviennent vraiment inquiétantes, ou électronique, Erek s’amusant à coller ici et là de petites séquences bien drum & bass, enfouissant des soli de guitare-tapping sous les percussions et les basses carnassières, Nekropsi est comme une bande de savants-fous un peu rigolards lâchés dans un labo. Ca donne des bidules répétitifs comme du kraut en mode random, « Düşük Amper », bande-son parfaite pour ambiancer une soucoupe de Martiens en goguette. Le groupe déploie aussi un certain psychédélisme délétère à base de chants de sirènes turques, les plus redoutables croyez-moi, et d’atmosphère hanté-futuriste (anté-futuriste ?) de film d’horreur érotique, du genre giallo à Karaköy. Une violence contenue qui affleure par vagues et vient se dissoudre dans le toujours (enfin déjà plutôt) magnifique « Bağlama », monté en sauce et en boucle par Tolga Yenilmez, tellement beau et hypnotique qu’il sera (qu’il était) déjà (bientôt) sur le deuxième album à venir (sorti quelques années plus tôt). Voilà, je viens de perdre toute notion du temps. Je suis à nouveau à Istanbul à boire un thé au bord du Bosphore en soupirant après un passé qui n’avait plus d’avenir. Il est à nouveau 2015 un an plus tard, c’était hier et demain je ne penserai plus à ce qui n’advenait déjà plus. Je viens de me paumer dans le labyrinthe avec leurs conneries à Nekropsi, à mélanger les espaces-temps comme ça. Bon ben j’y suis j’y reste encore un peu.

Très bon
      
Publiée le vendredi 2 mars 2018

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    C'est moi ! Je recommande tous les albums, le premier étant quand même en dessous. Le dernier en date (Monthly) est plus expé encore, avec l'arrivé du guitariste de D2GG Gökhan Gorali, sorte d'artisant génial du loop.

    nicliot Envoyez un message privé ànicliot

    Excellente découverte merci j'en ai soupé une bonne partie de la journée et c'est pas fini