L'indie pop américaine, une chose est sûre, on en revient vite... Sauf qu'avec le - mine de rien - remarquable sursaut créatif outre-altlantique de ces dernières années (situation politique oppressante ? c'est bien connu, des temps perturbés engendrent toujours des oeuvres interessantes), on y retourne pas à pas. Aujourd'hui que des groupes cultes emblématique d'une époque comme Guided By Voices ou Grandaddy ne sont plus, la voie est libre pour toute une ribambelle de challengers à la mélancolie toute neil youngienne, aux guitares qui ressentent rarement le besoin de faire parler la disto. Seventeen Evergreen est de ceux-là. Life Embarrasses Me On Planet Earth est une semi-réussite, dans le sens où il parviens à maintenir une qualité de composition certaine sur tout l'album, nous transportant dans le paysage vallonné et irréel de la pochette, avec occasionellement quelques pics montagneux très réussis, notamment ce Music Is The Wine idyllique qui ouvre l'album, où cette montée d'un ton épatante au milieu de Sufferbus, voire l'étonnant ambient de Andromedan Dream of an Octaroon. On sent l'influence de Pavement, tout particulièrement sur l'exquis Haven't Been Yourself, où la voix rappelle à s'y méprendre ce bon vieux Stephen Malkmus. On croirait un single oublié ! Tout cela fleure bon la sensibilité et les chemises à carreaux, même si parfois cela se présente sous formes de redondances dont on se serait passé (la coda inutile de Lunar One, morceau pourtant très frais, qui cherche l'empathie facile ou à imiter Sufjan Stevens). Une valeur sure si vous aimez les morceaux calmes de Pavement et Stephen Malkmus.