RJF › Greater Success In Apprehension & Convictions

Segerhuva devrait se reconvertir en centre d’études généalogiques ! Après la redécouverte des premiers (et seuls bons) enregistrement de Blood ov thee Christ, les voilà reparti en amont et nous ressortent le premier groupe de power-electronics de Suède : RJF, enfant bâtard de SPK et Throbbing Gristle dont la violence n’a rien à envier ni à l’un ni à l’autre (et dont la gratuité n’a rien à envier à Whitehouse, héhé). Le bien nommé ‘Maximum Pain’ est assez parlant puisqu’il ne mêle qu’un seul bruit (rythmé) de scie électrique sur des hurlements, rendant l’écoute particulièrement fastidieuse. Les autres titres rappellent plutôt TG dans leur hybridation "boite à rythme ininterrompue sur bruitisme harassant" ou dans l’utilisation de bandes magnétiques comme sur ‘Christmas Laughing’. Là où ça devient très bon, c’est sur la seconde partie avec de véritables tubes industriels oubliés en puissance : ‘Minimal Brain Function’, ‘Convulsive Repulsive’, ‘No Room’ et ‘Zuwiederhandlungen’ tous plus abrutissant les uns que les autres ; à ranger aux côtés de ‘Discipline’, ‘What a Day’ (TG), ‘Mekano’, ‘Slogun’ (SPK), ‘Warm Leatherette’ (The Normal) voire Haus Arafna en ce qui concerne ‘No Room’. Moins musical qu’(anti-)social et souffrant de ses influences évidentes, RJF n’en est pas moins une valeur sûre de la froideur old-school anglaise importée dans le grand froid. A noter qu’il est réédité avec un livret exhaustif résumant la (courte) vie du groupe, des reproductions des dossiers de presse d’époque et quelques mots d’autres musiciens (Maurizio Bianchi, Roger Karmanik, GX-Jupitter-Larsen…). Voilà, c’est violent et très désagréable tant sur le fond que sur la forme ; mais ça se régénère vingt-cinq ans plus tard sans aucune honte, pour le plaisir des masochistes et des amateurs. J’en suis.