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Monster Magnet › Tab

cd • 5 titres • 55:48 min

  • 1Tab... 25
  • 2Longhair
  • 3Lord 13
  • 4Murder
  • 5Tractor

informations

certaines éditions ajoutent le titre "Spine of God" en version live, en bonus track cachée.

line up

John McBain (guitare électrique), Dave Wyndorf (vocaux, guitare electrique), Tom Diello (batterie), Tim Cronin (basse, vocaux additionnels)

chronique

  • space rock / stoner > « teutonic drone »

Celui-ci est vraiment extrême. À tout ceux qui sont tombés sur une pochette de Monster Magnet post-« Dopes to infinity », et qui, logiquement, ont relégué le groupe au rang des grand-guignols couverts de pétrodollars de la BO de Matrix, écoutez ce disque. Bien plus malins qu’ils en ont l’air, Monster Magnet a préféré attendre que « Spine of God » soit sorti, rapportant quelques kopecks, pour sortir de leur chapeau ce Tab 25, leur véritable premier album donc, un brûlot de pur space rock qui sent la drogues à 666 km… Dave Wyndorf, leader incontesté du groupe, admettra avoir été marqué au fer rouge par Hawkwind, que son frère passait dans la chambre au dessus de la sienne pour lui faire peur ! C’est dans cet esprit alliant psychédélisme total et déglingue de gangster façon Dobermann (le film) que cet album monolithique a été enregistré. De l’aveu même de Wyndorf, le groupe a cherché à retrouver la « Altamont Vibe » en studio… Le côté obscur des hippies, les Hells Angels, et la violence sous-jacente. Hébétés nous sommes, face à l’imposante demi-heure de « Tab », le morceau, sorte de long jam malade basé sur une ligne de basse simple comme tout, qui change simplement de ton régulièrement, créant, avec les couches successives d’effets et de bruits, un malaise et une tension palpable. Et cette voix sous-mixée dégueulasse, qui balance des exhortations à la défonce pendant tout le morceau, finissant par nous dire « prend le volant et va t’écraser dans un mur de briques ». Prosélytes, Monster Magnet ? Oui, monsieur. Et vous pouvez rajouter 500 francs parce que je vais aussi ajouter “Sales”, “Méchants”, “Grossiers” et “font passer les groupes grunge pour des jeunes ambitieux et pleins d’idéalisme”. Difficile de faire plus anachronique et suicidaire que ça en 91. C’est comme si ce disque avait été programmé pour devenir culte 15 ans plus tard, devant rester dans l’ombre durant tout ce temps là, éclipsé par l’orientation que prendra le groupe peu après, incroyablement simpliste et régressive comparé à ce qu’on peut entendre ici. Ces mecs avaient clairement écouté Amon Düül II, Alcatraz, Guru Guru et autres krautrockeux type Electric Sandwich. Si cette face A de fou s’écoute difficilement plusieurs fois, le reste du skeud est clairement über-classieux. 25 est un collage d'extraits live nous offrant un décollage vertical, propulsé qu’on est par un pot d’échappement de Harley greffé sur une navette de la Nasa. On finit donc par atterrir à la huitième minute sur la planète Longhair, superbe instrumental qui n’a rien à envier à la maîtrise des classiques 70’s. Lord 13 est une autre tuerie, décadence avouée par une voix qu’on sent déjà partie très loin, désespoir du junkie qui ne cherche surtout pas de rédemption… On est très loin du sludge, par exemple. Ici, il faut plutôt chercher du côté de Syd Barrett (eh oui), même si la mélodie en est quand même loin. Et puis il y a un côté complaisant/couillu pas négligeable, qui revient au galop pour les deux derniers morceaux – déjà – issus de la première démo. Tractor fera même son chemin jusqu’à Powertrip, le cinquième album mainstream, celui du disque d’or et de Matrix (et Lord 13 fera le sien jusqu’au générique de fin de Beowulf, navet intersidéral…) Bref, ces deux morceaux embrayent sur un stoner déjà plus conventionnel, quoique jouissif, aux vocaux beuglés à la Nick Oliveri, ce qui n’empêche pas de transmettre exactement la même envie de vitesse, le même feeling dense et plombé de dope que le reste. Ode à l’excès, ode à la bonne musique ; cet album, c’est comme si Keanu Reeves, au lieu d’hésiter comme un défaitiste entre la pilule rouge et la bleue, se sentait soudain pousser cheveux longs et moustache, enfilait un Levi Strauss et une paire de bottes, et dégommait le gars d’un coup de fusil à pompe en hurlant : « Les deux, espèce de malhonnête ! » Well my buddy Joe gave me a laughin’ pill…

note       Publiée le dimanche 8 juin 2008

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Note moyenne        16 votes

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SEN Envoyez un message privé àSEN

Une bonne surprise, j'avais mis une oreille sur Monster Magnet il y a quelques mois et leur musique n'avait pas franchement retenu mon attention... Il en est tout autrement de cet album qui a un son résolument HAWKWIND et dans l'ensemble ça se défend pas mal du tout, c'est même plutôt très bon à mon sens : 5 boules bien méritées !

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mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Le groupe allemand ELECTRIC MOON sur l'album "Inferno" (2011) développe un morceau de 52 minutes, dans le genre psychédélique, krautrock, space-rock, avec du larsen en veux-tu en voilà et des effets lysergiques de partout, ça se défend bien.

The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

Bien d'accord sur le côté "célébration de la dope" de MM (comme chez Hawkwind), d'ailleurs le premier morceau de 30 min. est clairement conçu pour être écouté sous trip, le LSD déformant la perception du temps écoulé...

Sinon je viens de découvrir le EP "Supercoven" de Electric Wizard, deux morceaux de plus d'1/4 h. chacun, c'est fort similaire.

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NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

@Horn : Je sais pas si je suis passé a côté de cet album.. mais une chose est sur c'est que dans la discographie du groupe c'est celui qui me touche le moins, j'accroche pas, c'est chiant ce qu'il propose. Je Préfère Spine/Powertrip/Superdjuge, les trois meilleurs disques du groupe.

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lachiassure Envoyez un message privé àlachiassure

Excellent ! Sans aucun doute un hommage, d'ailleurs réussi, aux Pères de la discipline.

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