The Mob › Let the tribe increase

Formé en 1979, The Mob fait partie des groupes liés au mouvement anarcho-punk développé par CRASS...Punk, avez-vous dit ? Dans la philosophie, on ne peut l'être plus...Marc Mob fut l'un des précurseurs de ce que nos voisins d'Outre-Manche qualifient de 'crusties', soit un mélange de punk et de hippie vécu de manière quasi tribale et même parfois nomade. Très vite, il attira l'attention de par ses dreadlocks rouges, sa manière de vivre très 'roots'. Et musicalement, qu'en est-il ? Là aussi, malgré des textes très engagés contre la guerre, nous sommes loin de la rapidité et de la violence de CRASS, Subhumans ou même Rudimentary Peni, The Mob se situant plutôt au croisement du post punk goth et d'une cold wave brute, développant une musique pas forcément rapide mais profondément triste et passionnée. A l'écoute de titres comme 'Slayed' ou 'Another day, another death', je me dis que The Mob a dû être l'influence principale de formations comme Every New Dead Ghost, la rythmique tribale en moins, notamment dans les timbres de voix qui sont très similaires; parfois, c'est à Joy Division ou du moins à Warsaw que je songe. Un autre élément que j'apprécie chez eux est le sens de la mélodie; les compositions ne sont pas forcément complexes mais dégagent une accroche séduisante, l'atmosphère désenchantée, parfois cynique faisant le reste. Un exemple ? Je vous cite des extraits de 'I wish', pièce faussement tranquille mais ouvertement glauque: 'I wish I could die, it must be fun to die because so many people do it, it must be fun to die...'. Unique album d'un groupe qui préférera se saborder plutôt que de subir une quelconque récupération commerciale, 'Let the tribe increase' regorge de chansons efficaces. Parmi mes favorites, je citerais 'Gates of hell' avec son petit riff triste, le spleen de 'I wish', la pêche de 'Another day, another death' et 'Witch hunt' et que dire de la valse expérimentale de 'Roger' ? The Mob, le lien manquant entre CRASS et Joy Division ? Peut-être bien.