Revo › Artefacts/...

Ce premier album du duo hybride Revo mise sur une symbiose entre rock instrumental et electronica avec des compositions narratives et efficaces alternant passages en demi-teinte tout en breaks et montées en tension énergisantes. Efficace et cinématographique sur les premières écoutes, ‘Artefacts/…’ n’en est pas moins laborieux à apprécier au fil des retours en platine et ce à cause de quelques tics venant assez vite s’imposer. Tout d’abord, les sons électroniques ne sont pas toujours glorieux au regard de la quantité de moyens de traitements analogiques d’aujourd’hui, ce qui nous donne à entendre un mélange parfois un peu pataud misant sur la surcharge pour noyer le manque de finesse (‘Le miel est plus doux que le sang’, ‘V0piAC’). Ensuite, à vouloir jouer à la fois des compositions prévisibles (donc agréables puis répétitives) pour miser sur la sympathie de l’auditeur puis vouloir le soumettre à des expérimentations en herbe violentes-mais-pas-trop (‘Irae Breaks machine’, ‘/…’) me paraît un peu hors de propos, sachant que les sphères post-industrielles sont des zones peu enclines aux compromis de cette sorte ; on en arrive à se demander où Revo veut en venir musicalement. Déstabiliser l’auditeur, pourquoi pas ? Mais si l’auditeur s’est déjà envoyé Whourkr ou The Processus (pour en rester dans les jeunes formations françaises hybrides) dans les esgourdes, quid de la violence supposée de Revo ? ‘Artefacts/…’ officie dans des sphères tout à fait abordables et témoigne d’une grande attention portée aux constructions d’ambiances à la fois structurées et mélodiques et s’il ravira les néophytes par sa sincérité et sa volonté de bien faire, il laissera clairement l’amateur averti sur sa faim de par des compositions bien trop convenues et quelques maladresses dans la façon de jongler d’un univers (synthétique) à un autre.