Tangerine Dream › Anthology Decades - Space Years Vol.1

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai l’impression d’avoir écouté une nouvelle version de Beyond the Storm d’Edgar Froese….Ce peut-il que j’ai mis le mauvais cd dans mon lecteur? Non! J’ai ouvert le boîtier et c’est bel et bien un produit d’Eastgate….Hummmm…Est-ce qu’Edgar a flairé un nouveau pactole? Il me semble que oui, car Anthology Decades Space Years Vol. 1 est le premier d’une série de 4 cd destiné aux fans qui ont grandi aux travers les différentes époques de Tangerine Dream. Mais attention il ne s’agit pas d’une compilation ni d’une collection d’inédits mais plutôt une personnelle qu’Edgar Froese peut percevoir à l’égard d’une musique crée avec des compères absents.
Boat to China ouvre tout en douceur. De belles percussions séquencées qui dessinent une cadence lancinante sur un synthé orchestral, truffé de chœurs moroses. On dirait un titre sorti du répertoire Froese, tout comme Landing on 51 et son approche très Pinnacles sur séquences nerveuses et synthé déviant. Exit to Heaven présente une approche Hyperboreaënne avec une nébulosité atmosphérique métallique sur de douces séquences à la Franke. L’illusion d’être projeté dans le monde de TD, années 80-82 est plus que tangible. Un bon titre, comme plusieurs d’ailleurs, bourré d’échantillonnages redressés mais avec une touche tellement réaliste que c’en est péché. Silver Pendulum, Shy Shilla et Borealis sortent du terroir des années 2000 avec des séquences pastiches et des synthés anabolisants sortis d’un New Age rock. Pas vriament le style de TD que je préfère, mais Edgar se paye la traite avec un bon solo de guitare sur Shy Shila. Edgar n’oublie aucune époque. Sunset in the Fifth System nous ramène à Zeit et Electronic Meditation. Un titre très atmosphérique et flottant avec un superbe mellotron flûté qui plane dans une sphère aux cerceaux sonores vacillants. Dense et sombre…on croirait rêver. Il y a encore de la soupe dans les idées du vieux renard. Un superbe clin d’œil nostalgique, tout comme Run to Vegas et son rythme nerveux et intrigant à la Sorcerer. De belles atmosphères lirantes sur des séquences et oscillations croissantes qui nous plonge en plein dans les années expérimentales, et assez harmonieuses, du Rêve Mandarin sur Ricochet. The Seventh Folde poursuit cette lancée nostalgique avec des séquences aux galops ondulants et un beau solos de guitare. Du Wavelenght qui croise Flashpoint et Thief. Après un Pink Ashes assez ordinaire, The Burning Hole brasse la cabane avec une combinaison synthé et guitare acoustique très mélodieuse. Un titre animé qui sort des ruines de Turn of the Tides. Sans âge ni raison, Huckebee's Dream clôture sur un rythme séquentiel nerveux qui va en croissant où l’on retrouve des vestiges de Tangram sur les ébullitions de Silver Scale.
Je sais, vous lisez la chronique et vous vous dites que Phae a aimé! Oui, mais ça ne veut pas dire que c’est génial pour autant. Si j’ai le goût de me taper les vieilleries du dinosaure de la MÉ je sors les originaux et je les écoute. Donc à quoi sert cette dernière dévalisation volontaire des fans du Dream? Faudrait demander à Edgar. Moi je n’en vois pas la nécessité, mis à part de financer le bas de laine du vieux lascar qu’est devenu Edgar.