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1998-1999
Blod, Institut, Irm, Iron Justice, Moljebka Pvlse, Nod, Proiekt Hat
"An Explicit Odyssey Into Swedish Agricultural Sounds."
première édition en slipcase
Voilà une compilation-charnière déjà historique puisqu’ayant grandement contribué au développement de la scène bruitiste suédoise, et ce avant qu’elle ne se fasse délaisser par Cold Meat Industry (et soigneusement récupérer par Segerhuva). Nous sommes en 1999 et personne ne connaît alors ceux qui vont devenir essentiels ; qu’à cela ne tienne : posons une oreille candide sur cet intense concentré de domination sonore. Nod ouvre les hostilités avec la recette qui s’appliquera aussi sur ‘Nihil’ et ‘The story of the three little pigs…’ à savoir un petit conte récité par Elisabeth Sundström suivi d’un barrage death industriel éprouvant et salissant. Iron Justice ramène le power electronics à sa fonction primaire – cartharsis politique – avec deux titres chargés en samples, grincements et hurlements ; efficace et sans surprise. L’obscur Dodsdomd nous sodomise à la Anenzephalia, superposition de hautes fréquences à la clef, comme en métaphore de la ravissante photo du livret (le bras et un bâton dans le cul d’une vache…) ; l’effet est à la fois douloureux et jouissif, un régal de S&M auditif. On en redemande. VEHM, c’est Jonas Kellagher (directeur de Segerhuva avec Tommy Carlson alias Treriksröret) qui répète ‘do you believe in Peace, Love and Understanding ?’ à l’envi sur un fond pas bien reluisant, rien d’indispensable. Institut (alors encore en duo) nous assène deux défonces faciales brutales dans la lignée de ‘The Struggle Never Ended’. Thurnemans, inconnus au bataillon, y va de son grincement et précède Irgun Z’wai Leumi (c’est Proiekt Hat mais il ne faut pas le dire) pour une série bruitiste très Merzbow dans l’âme (accumulation de boucles accélérées). A partir de là ; on commence généralement à saturer, voilà Tommy Carlson qui tombe à point nommé pour une interlude moins agressive et plus sourde, mais non moins vicieuse (qui a dit ‘Twice is not Enough’ ?) ; et c’est reparti pour sept minutes de harsh noise signées Bad Kharma ( de son vrai nom Ronnie Sundin quand il bosse sur des sujets plus expérimentaux) classique et abrasif mais nullement avenant. On est presque soulagé de finir sur onze minutes de death industriel, laissant ainsi notre corps fatigué se faire masser par un essieu de locomotive à vapeur. Bon, on en reprendrait bien une couche ! Bonjour Jesper Forselius (Blod) et sa sexnoise de pervers pépère, bonjour Janitor (Deutsch Nepal + BJ Nilsen de Morthound/Hazard) qui a comme un arrière-goût de Haus Arafna, bonjour Born of Fire (un truc très moyen et inutile, à base d’une boucle de deux sons lo-fi…). Nouvel assaut très violent des bien nommés Obscene Noise Korporation qui laissent la tension monter tranquillement jusqu’à ce qu’on réalise qu’on est coincé dans la tourbe jusqu’au cou. Plus étrange, Tape Decay (c'est BJ Nilsen mais il ne faut...) et son bruitisme à base de K7 maltraitées (d’où leur nom) qui aurait presque quelque chose de fluxus sur ‘Försökspersonerna’. Les premiers pas d’IRM après leur demo-tape, déjà très violent et maîtrisé quoiqu’encore retenu dans les compositions qui prendront leur liberté à partir de ‘Virgin Mind’. Nouvel assaut bruitiste avec Apostasia, assez planant et méditatif en soi (qui a dit ‘John Wiese’ ?) bien que passablement douloureux sur la fin. Persona (c'est Iron Justice mais...) se paie le luxe de la seule mélodie de la compilation (quelques notes de piano perdus dans un ouragan lointain) sur un titre hermétique et intriguant, comme un prêtre cybernétique en train de préparer son speech sur un astéroïde aux confins de l’univers… Moljebka Pvlse nous gratifie d’un nouvel essai pas bien convaincant, plutôt ambient, avec une boucle assez désagréable qui semble avoir été fait avec les lèvres sur le micro… k.l.a.n. redresse la barre avec une nouvelle attaque power-electronics extrême mais assez vite répétitif. Plus singulier, le petit titre d’Ovum uniquement formé d’une réverbération d’un seul son qui n’en finit jamais de finir, et qui se révèle complètement hypnotique. On finit sur Bodies Drowned Natural (c’est Brighter Death Now...) pour un dernier essai de violence implicite (enfin, jusqu’à la troisième minute) laissant le spectateur rassasié, saturé, barbouillé jusqu’à la moelle. Kvlt.
note Publiée le jeudi 15 mai 2008
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J'suis en train de me l'écouter au taf, tête dans l'uc ça passe nickel.