Alluste › Alluste

Une délicate note étend son arche sonore pour initier la source séquentielle de Alluste Constellation. Une douce intro brumeuse, moulée à une séquence minimalisme qui se dandine mollement sur ses notes cristallines et un synthé aux fines strates mellotronnées. Doucement nous sommes hypnotisés par cette lente procession ambiante qui s’anime sous de belles séquences entrecroisées pour progresser sur une belle ligne de basse ondulante et des synthés aux rayonnements angéliques. Alluste Constellation donne le coup de barre à un surprenant 1ier opus de ce nouveau venu dans la scène électronique. Fortement inspiré d’une Berlin School romanesque Alluste est imprégné des œuvres d’artistes tel Klaus Schulze, Spyra et Remy.
Kaldyuis en est l’exemple éloquent. Un long titre initié par une basse sensuelle et envoûtante qui traîne son âme dans une ambiance éthérée où flûte mellotronnée et chœurs célestes fusionnent dans une nébulosité astrale aussi lyrique que poétique. Une fine séquence épouse le mouvement de la basse, dessinant une volupté sensuelle qui croisse dans une hypnose atonale. Vers la 8ième minute, une séquence basse galope délicatement dans un cercle synthétisé qui égraine ses notes dans un corridor cosmique. Une autre séquence, plus nerveuse, encercle ce mouvement qui devient plus névrotique et fourmille d’une animation ambiguë à l’ombre des cymbales et percussions dactylographiées.
Bouillon cosmique aux multiples strates synthétisées, Acul démarre tout aussi lentement. Un synthé solitaire dégage des odes aussi symphoniques qu’éclectiques dans un univers sériel irisé de superbes souffles flûtés enchanteurs. Une délicate séquence basse se greffe à cette solitude flûtée et doucement Acul s’anime d’une torsade séquencée qui croisse sur des percussions plus insistantes et une mélodie séquencée qui sort de ce néant cosmique imprévisible. S’ajustant aux ondes moulantes cosmiques qui sillonnent son intro, Lasesias tourbillonne dans une mer de séquences aussi percutantes que turbulentes qui rappellent les mouvements cosmiques de Jean Michel Jarre sur lesChants Magnétiques. Un titre animé d’une vie complexe où arpèges carillonnés roulent à l’envers des séquences minimalistes dans ce décor musical galactique nappé de belles strates synthétisées qui virevoltent dans une frénésie assez harmonieuse. Tafesani clôture sur une belle ode ambiante ceinturée d’un suave synthé mellotronné et d’un fin mouvement séquentielle aussi hypnotique que lyrique, tel un ballet cosmique aux cercles infinis.
Pour un 1er opus, Alluste trempe dans une sensibilité inouïe. Une oeuvre teintée d’un romanesque et d’une nostalgie endémique qui rappelle les premières œuvres d’une MÉ capricieuse et indomptable qui trouvait compréhension dans le refuge des solitaires errants. Un bel album poétique et lyrique pour âmes errantes qui mérite amplement sa découverte. Disponible en ligne sur le site de téléchargement de MusicZeit: http://www.musiczeit.com/