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Judas Priest › Defenders of the faith

cd • 10 titres

  • 1Freewheel burning
  • 2Jawbreaker
  • 3Rock hard ride free
  • 4The sentinel
  • 5Love bites
  • 6Eat me alive
  • 7Some heads are gonna roll
  • 8Night comes down
  • 9Heavy duty
  • 10Defenders of the faith

informations

Enregistré en Europe

line up

K.K. Downing (guitares), Rob Halford (chant), Glenn Tipton (guitares), Ian Hill (basse), Dave Holland (batterie)

chronique

Désole de vous le dire, mais c'est avec ce "Defenders of the faith" que le véritable déclin de Judas Priest débute. Alors que tout était réuni (ou presque !) sur "Screaming for vengeance", et malgré un très bon début d'album (ah ce "Freewheel burning" énergique et bien speed), le Priest piétine. Et pourtant, ce neuvième album studio propose de bonnes choses, du bon heavy/speed/rock metal typé New Wave Of British Heavy Metal. Il y a un bon feeling rock n' roll dynamique et énergique, mais hélas, la qualité n'est pas constante sur toute la longueur de l'album. Ca démarrais pourtant tambour battant comme je le disais plus haut, mais déjà, on sent qu'avec "Rock hard ride free" (pas mauvais, mais un ton en desssous), les travers hard FM sont de retour... Le pompom revient quand même à "Love bites", une véritable merde infâme ! Elle annonce, hélas, la suite de la carrière du groupe dans les années 80 avec ses claviers pseudo-futuristes à 2 balles et sa mauvaise mélodie. Vraiment le morceau le plus pourri du groupe depuis sa création sans hésiter. Reste tout de même de bonnes parties inspirées, comme sur "Some heads are gonne roll" pourtant très hard rock US (comme quoi, il y a des exceptions partout...), ou "Jawbreaker" qui rappelle le bon Priest avec des duos de guitares si caractéristiques de Tipton et Downing. "The sentinel" est aussi un moment fort de l'album, malgré son pont qui aurait pu être plus travaillé. Dans la deuxième partie de l'album, on a droit à du bon hard rock énergique symptomatique de l'époque, pas fabuleux, mais honnête. Je passerais sur la fin un peu chiante avec le lent "Night comes down" et surtout l'outro "Heavy duty"/"Defenders of the faith" (eh oui, deux morceaux pour une outro, rien que ça !), pseudo-fédérateur vraiment nul. "Defenders of the faith" n'est pas un mauvais album, il est même plutôt bon avec de jolis morceaux de bravoure, mais il est trop inégal et prouve que les anglais ont du mal à se renouveler sans tomber dans de la guimauve et annonce une suite de carrière pour le moins calamiteuse. La traversée du désert ne fait que débuter...

note       Publiée le mardi 6 mai 2008

chronique

  • hard fm de luxe

Judas Priest n’a jamais été un groupe purement heavy. En tout cas pas pour moi. Judas Priest, c’est du hard FM pour dominateur SM bon sang de bordel, et le diptyque Screamin For Vengeance - Defenders Of The Faith constitue son summum, le meilleur de ce qu’ils ont fait. Le FM, c’est souvent moche, on est d’accord, mais quand l’émotion s’y infiltre comme ici, ça s’appelle un miracle. Un son limpide et aiguisé, Tipton et Downing bloqués en mode "hystériffs", Rob Halford plus haut perché que jamais, direct au Paradis, howlin’ high jusqu’à la voûte céleste, comme un faisceau de lumière qui fend la nuit. Des tubes, rien que des tubes, jusqu’à l’hymne "Heavy Duty/Defenders Of The Faith". Criards, vulgaires, suprêmes : "Freewheel Burning" et "Jawbreaker" pour la vitesse ‘n’roll, à fond la caisse en mode regards de braise sur la deux-roues, tous solos subsoniques dehors. Un poil de reverb, des échos à donf baby, pour mettre un espace autour de ces jolies cascades d’étincelles. Et puis un appel à la consommation immédiate, une sentence, derrière le geste provocateur de la main qui semble dire vient-à-moi-maintenant-prend-moi-sauvagement : "Eat Me Alive", tout en reverb et cassures rythmiques et couinements de guitare putassiers. "Love Bites" est un peu pareil, stupide mais fatal, c’est le charme et rien d’autre ; passées les premières secondes glaciales, les riffs grondent et le refrain résonne comme une menace : "in the dead of the niiight, love bites, love bites", et puis ça part en dégoulinade érotique, ça s’envole, ça ride comme pas deux, formule simpliste mais efficace que Turbo Love reprendra plus vulgairement. Mais à force de parler provoc sex et rider things, on en oublierait un peu vite que la mélancolie du biker sodomite est décidément une des plus touchantes, et qu’ici elle se révèle sous son plus beau jour : le solo d’introduction de "Rock Hard Ride Free" m’en soit témoin, et le titre dans son entier tant qu’à faire, magnifique hymne de motard dans la lignée de "Metal Gods" (en mieux encore selon moi), qui s’impose de lui-même, avec des couplets irrésistibles et un refrain d’anthologie. La nostalgie du Easy Rider qui ressasse ses souvenirs guidonneux et pot d'échappementeux sous les ampoules grésillantes des vieux bars à matelots, loin de sa pétaradante bécane ? La lueur coquine dans l’œil du guerrier de l’asphalte qui retourne une dernière fois sur les routes pour une ultime virée masculine ? Non, ça c’est "The Sentinel", encore plus poignant, métallique et fougueux, et encore mieux, "Some Heads Are Gonna Roll", tout simplement magnifique, avec un refrain dantesque. Mon dieu que les soli sur ce disque sont beaux. Je me répète ? J’ai beau avoir découvert pléthore de groupes hard FM depuis, jamais je n’en ai entendu qui frappent aussi juste. Merde, je parle de mélancolie, et j’omets de toucher un mot sur "Night Comes Down", la ballade de l’album. Dans la lignée de "Fever", donc forcément mortelle. Oui, cet album est niais et putassier. Oui, cet album est un pur produit hard FM. Oui, Judas Priest n’est plus cette créature hardos vulgos qui se cherche, tiraillée entre l’héritage des plus bas travers du progressif (rallonges outrancières et structures inutilement alambiquées) et les solis supersoniques, mais la bête sexuelle qui crépitait à l’état embryonnaire sur British Steel pour finir par éclore sur Screaming For Vengeance. Quel est désormais le but du Priest ? Aguicher, et gagner en charisme tout en peaufinant sa carlingue. La méthode ? Un astucieux tuning radiophonique, la base du feeling hard FM qui servira ensuite à tout un ramassis d’infâmes jockeys genre Ratt ou Poison. Mais ici, c’est fait avec doigté – si j’ose dire – et une arrogance/insolence/assurance que seules peuvent avoir les bikers en mal d’amour. C’est du rose avec du noir en dessous. On est pas si loin du glam, finalement… Pour comprendre cet album, on pourra si besoin s’en référer au Cruising de William Friedkin et à tout l’attirail SM-outrancier de la pédale caricaturale des années disco, parce que c’est de ça dont il s’agit ici. Oui, Judas Priest est entité gay, oui, Judas Priest veut te la mettre, et sa diva, le chauve hurlant, est ici à son sommet de fougue sexuelle. Ouvrez les oreilles, baissez la garde, laissez-vous prendre sans cligner des fesses : aigus surraiguisés, claviers proéminents et cascades de sironimo à tous les étages s’offrent à vous, ne refusez pas, gardez-vous de tout jugement hâtif devant cette belle parade amoureuse. Le Priest est devenu la pute qu’il promettait. Gainée de cuir et bardée de métal, avec les chaînes le fouet les lunettes noires et tout le toutim. Le Priest assume enfin sa sexualité, sans fard ni détour. Avec une belle veste d’ébène, les yeux du prédateur scintillant dans la nuit, des rangées de clous zébrant fièrement sa braguette bombée par un désir plus fort que tous les interdits. Le torse fièrement dressé devant sa victime de toujours, son dévolu, sa chose : Le Mâle, et rien d’autre.

note       Publiée le mercredi 7 mai 2008

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Note moyenne        30 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Allons, sachons retrouver un peu de raison : c'est lui le meilleur, et puis c'est tout. Sorry, my Turbo Lover : there's an other.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Y a un record d'homologué, déjà, en nombre d'écoutes de "The Sentinel" à la suite en quelques heures, ou c'est comment?

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Comme disaient Charlie et Lulu : le feu ça brûle ; pis ça fait mal, aussi, et je parle pas que des yeux ou du cul. Vache, de bon matin, c'est douloureusement beau, tout ça. Serrer les dents, fort.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Ah je vois que mon petit passage sironimo dans la chro en a marqué au moins un ! Pastis Priest, Judas Pastis ? Mmmmh j'sais pas, j'sais pas... Rob a un penchant pour l'anis, mais quand même...

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Dane Envoyez un message privé àDane

Et après t'avais Painkiller dans la tronche. Énorme...
Donc à l'époque c'était Sironimo (produit par Pernod Ricard...), aujourd'hui j'écoute en buvant du 51 (ou 102 comme disait l'autre) et Judas n'en est que meilleur !
Les détracteurs diront qu'on est bon public (en étant gentil). Comme Rob, j'assume. J'aime ce côté FM.