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Compilation de divers travaux réalisés entre 1991 et 1994.
Helge Sten, Matt Burt (voix sur 2), The Jürg Mager Trio (pistes 3 et 4), Ole Henrik Moe (violon sur 8)
Premier disque du coffret Deathprod.
Lorsque qu'il est question de Deathprod, le terme ‘ambient’ est aussi galvaudé que l’utilisation du terme ‘noise’ pour parler du travail de Daniel Menche, la faute dans les deux cas à une vague similitude formelle. Helge Sten, le norvégien derrière Deathprod (aussi Motorpsycho et Supersilent) utilise son propre terme ‘audio virus’ mais, pour les deux exemples, c’est bien l’idée même d’étiquette musicale qui est mise à mal. Car les deux musiciens ont une autre vision en tête, qui n’est pas celle de la musique, de la musique d’accompagnement ou de l’anti-musique mais simplement l’intérêt porté au son lui-même, à sa texture, ses variations, ses possibilités via les différents moyens d’enregistrements (en témoigne le livret qui porte une grande attention au moindre détail à ce propos, depuis la marque du micro jusqu’aux enregistreurs) et bien sûr de ses traitements digitaux et analogiques, la notion de boucle et d’évolution, de son rapport au temps, au vide… et, inéluctablement, à la mort. Les intentions évoquées par Helge Sten sont parfaitement claires ; ne reste que le résultat et l’affect qui en découle. Car au delà d’une approche théorique presque scientifique de son travail, rien n’est laissé à la rigueur d’un mécanisme qui nous serait extérieur : le ressenti est intense et immédiat, que l’on perçoive ou non ses bases de travail ; mieux, ce sont ces mêmes structures explicites qui rendent son oeuvre d’autant plus envoûtante et effrayante. Pour ce premier disque du coffret éponyme, Deathprod nous ressort ses tout premiers essais à base de boucles progressivement maltraitées, un étrange spoken word mêlant absurdité verbale (jouant majoritairement sur la sonorité des phrases) et fond sonore, deux pièces à l’orgue Hammond enregistrées durant une session de Motorpsycho à l’ambiance de fête macabre et un final granuleux avec le violon monotone de Ole Hentik Moe ne laissant plus de doute quant à la teneur languissante et hypnotisante de sa recherche sonique. On perçoit déjà à travers ces premières expériences l’idée de cycles sur lesquels se greffent un germe qui pousse à chaque répétition, comme une série de photographies de plantes que l’on écouterai sortir, grandir et puis mourir. Même la récitation possède ce grain qui se rend aussi présent que le contenu, laissant presque voir la surface du papier d’où il est extrait. Un remarquable début donc, allant à l’opposé de Supersilent dans le sens où il ne cherche que le contrôle absolu du résultat, qu’il trouvera encore plus avant dans son défrichement du son-vivant.
note Publiée le mercredi 30 avril 2008
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