Covenant › Ritual Noise

Tiens tiens, que voilà un maxi intéressant. Pas pour les versions aléatoires de "Ritual Noise", mais pour deux perles inédites qui transcendent à mon sens les pistes présentes sur Skyshaper. Je passe donc volontairement sous silence les trois remixes sympathiques mais purement anecdotiques du gros tube pour vous parler de "The Island", superbe morceau de cold pop aux tonalités délicieusement minimales qui aurait pu figurer sur le Ultra de Depeche Mode, et, surtout, de "XRDS" un put joyau que certains ont eu la chance de découvrir en exclu sur un sampler de D-Side paru pendant la sortie de Skyshaper. Ce "XRDS" se trouve être mon titre préféré de Covenant, sans hésitation; j'ai même eu une période de fixation sévère pendant laquelle je n'écoutais que ce morceau des heures durant - fait très rare chez moi, qui ne concerne qu'une poignée de titres - un peu comme je l'avais fait avec des joyaux comme "Clean" ou "The Things You Said" auparavant; je sais pas si vous voyez ce que je veux dire, mais c'est le genre de phase qu'on traverse quand on a la sensation de ne jamais pouvoir épuiser les émotions d'un tube, de ne pas savoir si on parviendra un jour à s'en lasser, de le trouver pur et inviolé à chaque nouvelle écoute. "Quand une chanson te rentre dans la tête mon gamin, ne jamais chercher à la faire partir en l'ignorant mais l'écouter jusqu'à épuisement" me disait mon grand-père à ses heures philosophes. Eh ben elle est toujours pas sortie, et c'est tant mieux. Ce morceau à l'esthétique glaciale et fascinante reprend la mélodie synthétique de "We Are Greater Than The Sun" pour en faire une ritournelle éthérée et envoûtante, me donnant à chaque fois la sensation d'être devant une aurore boréale au sommet d'un iceberg (comme je l'évoquais dans la chro de Skyshaper concernant "We Are Greater" en fait, mais en mieux encore). En guise d'appui, la voix gracieuse, nonchalante et opaque du grand maigre à costar, qui semble ici dépeindre une mélancolie des plus froides. Ce titre magnifique m'évoque la contemplation d'un paysage arctique, bref quelque chose en rapport avec la blancheur immaculée et la glace, quelque chose de monochrome et de beau, surtout. Une pièce sublime qui justifie à elle seule que vous jettiez une oreille à ce maxi.