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Birds Of Prey › Sulfur & Semen
- 2008 • Relapse records 1 CD
cd • 11 titres • 41:46 min
- 1Bleed, Blister Of Cum
- 2Show The Ground
- 3Mentoring The Mongoloids (Return To The Attic)
- 4Turning Big Rocks Into Little Rocks
- 5Murder The Homeless / Burn The Upper Class
- 6Where Black Lungs Don't Breathe
- 7Lice Halo
- 8Satisfy The 45
- 9To My Victim's Families
- 10Overfucked And Underage
- 11Liquor Blisters
informations
line up
Dave Witte (batterie), Ben Hogg (chant), Erik Larson (guitare), Bo Leslie (guitare), Summer Welch (basse)
chronique
- southern / death'n'roll
Sulfur and Semen, c'est pas nouveau, ça pourra même sonner atrocement banal aux oreilles de certains - mais cette vilaine brute a un charisme qui me plaît beaucoup. Faisons abstraction des pièces rapportées (Baroness, Alabama Thunderpussy, Beaten Back To Pure, Burnt By The Sun, on appelle ça un supergroupe dans la presse spécialisée) et attachons-nous au vif du sujet: du gros death’n’roll meurtrier, pâteux et encanaillé, avec un grain de peau à la Elli Wallach et une haleine à te mettre un sanglier sur le dos. C'est Entombed qu’on a largué dans un bled paumé de Californie, et c’est le sludge qui s’est fendu comme une bûche de lui-même puis reconstitué par lui-même avec des gros morceaux de Southern, pour devenir protéiforme mais dans la foulée aussi cohérent et compact qu’un pylône d'étrons solidifié par le soleil à son zénith. Dès le premier titre, les riffs déboulent en bulldozers compacts : ça rue dans les brancards, ça groove avec l'aisance d'un deutz-fahr dans une sente boueuse. Les passages de riffings plombés sont… plombants, justement, autant qu’un bon coup de massue sur le groin peut l'être, les rythmiques passent de l’éviscération au découpage comme les étapes d’une bonne recette de cuisine cannibale, les breaks slow down mettent sur le tapis (matte-moi un peu ce "Where Black Lungs Don't Breathe" avec ces échos de terminal western), les solos sont décochés à la sauvage, tandis que la grosse voix du barbu fait dans le Jamey Jasta rural, armé d'une pelle rouillée. Sulfur and Semen, c’est un charisme paysan, cabochard. Sulfur and Semen, c'est une bande de gros rougeaux à barbe, vêtus de salopettes et de chemises à carreaux, suant du beurre noir et surinant le moindre intrus qui oserait traverser leur minable lopin de terre. Sulfur and Semen, décidemment je suis lourd, mais c’est comme un passage à tabac à l’ombre des moiss-bats, une murge qui finit en bain de sang loin des caméras de surveillance, façon Hills have eyes, loin des immeubles et loin de tout ce qui ressemble à une ligne téléphonique ou à un téléviseur : dans ce putain de désert californien, avec pour seul hôtel de ville une station essence qui n’a pas été livrée depuis dix ans et un vieux rade où les mineurs et les fermiers se retrouvent pour supplicier du citadin après leur stupre consanguin et leur éclusage de fût quotidien. Au milieu des collines empourprées par le sang des voyageurs imprudents, ils se tiennent à l’affût, soiffards et affamés, traînant leurs carcasses boursouflées par la chaleur et le bourbon jusqu’à la station-essence en attendant que leur garde-manger fasse une halte. Tu étais jeune et plein d’avenir, tes parents et ta petite sœur profitaient de leurs vacances tous frais payés par la société de papa, mais c’était plus fort que toi, il a fallu que tu ailles jeter un coup d’œil derrière la station, parce que c’était bizarre toutes ses mouches à merde et cette odeur piquante et pis ce vieux puit d’où t’entendais clairement sortir l'appel au secours désespéré du dernier quidam énucléé – mais aïe aïe aïe, danger ! - souviens-toi qu’en voyant le vieux Ben se lever de son rocking-chair tu t’étais fendu d’une vanne sur les culs-terreux, avec l’air satisfait du lycéen. Mais t’as très vite compris que les bouseux du coin allaient te faire ravaler ta morve de civilisé dare-dare – d’ailleurs deux heures plus tard tu faisais déjà moins le cake, attaché au pied de l’éolienne avec du barbelé sur la gueule et du gros sel dans les moignons, quand ils t’ont forcé à regarder comment ils tripotaient le tronc de ta p’tite sœur et comment qu’ils l’enfournaient à la barbare. Une pensée stupide t’as traversé l’esprit à cet instant : "mais où ils ont jeté sa tête ses bras et ses jambes ?" Meeeerde… tu savais pas que le court-bouillon c’était pas seulement maggi, knorr et compagnie, que ça pouvait se préparer avec les restes de ta frangine aussi ? Et le fromage de tête, ouais, c’est sûr qu’en ville on connaît pas ces recettes là. Après ils ont laissé ta charogne pourrir au soleil, en pissant dessus de temps en temps, avant de la balancer avec le reste de la marmaille urbaine – et là c’est toi qu’as eu l’air bien con. Birds of Prey c’est comme ça mon lapin, ça sent la terre mélangée à la sueur et au sang, ça ressemble à un péquenot maouss et imbibé de Jim Beam qui se frotte le poitrail devant les jeunes vacancières minijupées en réfléchissant à comment qu’il va les charcuter et se faire des cendriers avec leurs crânes. Alors avant de t’en gausser, vérifie si t’as pas laissé les clefs sur le tableau de bord et prépare-toi au sprint, parce qu'on dirait bien qu'il t’a en ligne de mire, le gros plouc.
note Publiée le vendredi 11 avril 2008
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- Solvant › Envoyez un message privé àSolvant
pur porc
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- Rendez-Moi › Envoyez un message privé àRendez-Moi
c'est vrai, ce son de guitare, c'est une tronçonneuse qui a parfois du mal à broyer, et tu sens qu'elle est heureuse quand elle broye tes os, et pas un à un
- juj › Envoyez un message privé àjuj
- bah tu vois, avec ce saindoux en trop, j'avais pas vu la fin, qu'est simplement excellente ; bien mieux comme ça en vérité
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- juj › Envoyez un message privé àjuj
- (sinon ... un peu long, ma poule)
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- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
- Il devrait y avoir un copyright pour le Saïmone-style; Raoul, viens voir, on t'appelle
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