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Serdar Ateşer › Avdet Seyri

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cd • 16 titres • 72:00 min

  • 1İnsanbul4:32
  • 2Tesis7:50
  • 3Batı Katarı4:38
  • 4Medya Tavırs2:43
  • 5Olimpos Sakini3:35
  • 6Çalın2:53
  • 7Hadi Yavrum3:33
  • 8Fact Red4:39
  • 9Tipsiz Parlamento9:00
  • 10İstanbul Şeremanet4:22
  • 11Sevişme Sahnesi2:45
  • 12Sitrencır Den S-T-P3:31
  • 13İstemeyerek4:38
  • 14Cudi Kazanı5:26
  • 15La Luna (+ Müsademe Günleri)5:09
  • 16Bitsin Artık Bu Çile1:07

informations

Produit par Serdar Ateşer, Cem Aksel & Fuat Domaniç

line up

Serdar Ateşer (guitare, banjo, basse, batterie, claviers, chant), Sumru Ağıryürüyen (mandoline), Cem Aksel (basse, batterie, guitare, zurna), Hakan Ayer (guitare), Levon Balıkçioğlu (accordéon), Turgut Alp Bekoğlu (basse, batterie), Şükrü Büyükçınar (violon), Sami Büyükçınar (alto), Erkan Oğur (oud), İmer Demirer (trompette), Fuat Domaniç (claviers), Akın Eldes (guitare), Ercan Irmak (ney), Hakan Kurşun (basse), Melih Özçelik (ney, claviers, chant), Sokak Satıcısı (kaval)

chronique

Dix ans après son premier album solo, le multi-instrumentiste Serdar Ateşer, ancien membre du groupe de protest-folk Mozaïk, revient à la fin des années quatre-vingt dix avec un nouveau périple instrumental autour d’Istanbul. Moins catastrophiste que son prédécesseur qui s’ouvrait sur le fracas d’un coup d’état militaire, il n’en est pas moins témoignage d’une époque encore pleine d'incertitudes. Enregistré à la maison tout au long de la décennie, on y retrouve un peu de la bande de Mozaïk, y allant d’une multitude d’instruments traditionnels plongés dans une production très contemporaine avec volontier basses funkoïdes, boites à rythmes et nappes de synthétiseurs en suspension. Parfois ponctuée de samples vocaux distillant une atmosphère de tension permanente, la musique de Serdar Ateşer trace une ligne singulière entre l’héritage du folk et de la musique classique turque et un rock progressif parfois mâtinée d’influence jazz, avec souvent en exergue une guitare aussi volubile que mélancolique. Des mélodies complexes qui tourbillonnent en maintes volutes, des atmosphères urbaines de radio déversant dans les rues un son agressif, comme si l’alt-rock occidental du début de cette décennie, cette fusion funk-rock en vogue, venait subrepticement se glisser sous une musique anatolienne pop qui reprend tout juste du poil de la bête. Les quelques voix non filtrées de façon louche, non samplées dans des médias corrompus à la solde du pouvoir, se livrent à des glossolalies mi-tribales, mi-opératiques, sur fond de riffs électriques en boucle. Il y a quelques chose de grimaçant, de clownesque parfois dans ses excès, de satirique jusque dans les titres des morceaux, comme ce « Tipsiz Parlamento » (un parlement sans moyen) et ses grandes orgues en plastique, grandiloquence pop pince sans rire qui vire sans moufter à un jazz-rock électrique planant seventies, franchement sombre et d’autant plus envoutant quand un oud majestueux s’en mêle. Même la production synthétique à la mode semble parfois être mis au service d’un cérémoniel souterrain, les voix lointaines et maladives de « Fact Red », sur fond de claviers ushuaïa-core indolents et picking de mandoline résonnant d’écho, hypnose de freak-folk oriental nineties as fuck, qui aurait bien fait oeuvre de bande-originale pour une scène érotique avec Sharon Stone à l’époque. Ou l’ambient assez cauchemardesque de « Cudi Kazanı », qui donne à imaginer des tableaux apocalyptiques de champs de ruines où on perçoit à travers la fumée des pales d’hélico militaires, menace latente, épée de Damocles perchée au dessus de la fragile République turque. Voilà, c’est une musique toujours fortement cinématique qui se déroule ici. L’évidence d’une parfaite tournerie comme « İstanbul Şeremanet » emballe aussi sec, avec ses riffs bluesy et sa mandoline serpentine, encore elle, sur une ligne de basse bien deep, qui au refrain se donne des airs martiaux. « Sevişme Sahnesi » reprend ces petits roulements de percussions, cette fois pour une version beaucoup plus laid-back, genre thé vert au bord du Bosphore en attendant que le blues, le vrai, la déprime quoi, s’en aille. D’autres fois encore, c’est la guitare classique d’Ateşer qui te le colle, le bourdon, sur des mélodies pourtant lumineuses, accompagnée ici de clappement de mains, simplicité du vague à l’âme. En somme, un album long en bouche, de ceux qui demande une attention chaleureuse de l’auditoire. Une déambulation dans l’Istanbul d’alors, toujours en attendant quelque chose qui n’adviendrait peut-être jamais plus. Ou alors, quelque chose de mauvais. Un petit sourire en coin, néanmoins.

note       Publiée le vendredi 3 mai 2019

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