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Chromatics › Night Drive
- 2007 • Italians Do It Better 1 CD digipack
- 2010 • Italians Do It Better 1 CD digipack
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Membre | Note | Date |
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Etibamecus | vendredi 28 mai 2010 - 14:14 | |
Abricot | jeudi 8 janvier 2009 - 19:46 | |
born to gulo | mardi 13 mai 2008 - 16:19 | |
juj | lundi 24 mars 2008 - 19:58 | |
Thirdeye | samedi 16 mars 2024 - 05:45 | |
Int | samedi 22 juillet 2023 - 12:17 | |
Klozer | samedi 28 novembre 2020 - 00:38 | |
Dead26 | lundi 29 mai 2017 - 18:28 | |
no | lundi 25 janvier 2016 - 20:27 | |
MaxwellsDemon | mercredi 1 octobre 2014 - 22:17 | |
valtiel | dimanche 18 août 2013 - 23:39 | |
sebcircus | mardi 20 novembre 2012 - 15:34 | |
Karamazov | mercredi 7 septembre 2011 - 02:07 | |
Son Of Sulphur | dimanche 11 janvier 2009 - 01:18 | |
Raven | lundi 24 mars 2008 - 20:06 | |
Ultimex | lundi 22 août 2022 - 14:35 | |
Aplecraf | jeudi 1 juin 2017 - 10:50 | |
Fryer | dimanche 4 janvier 2009 - 15:33 | |
Lapin Kulta | dimanche 4 janvier 2009 - 15:01 |
cd • 15 titres
- 1The Telephone Call
- 2Night Drive
- 3I Want Your Love
- 4Running Up That Hill [reprise de Kate Bush]
- 5The Killing Spree
- 6Healer
- 7Mask
- 8Tomorrow Is So Far Away
- 9Let's Make This A Moment To Remember
- 10Tick Of The Clock
- Deluxe Edition
- 11Shining Violence
- 12Circled Sun
- 13Bell
- 14The Gemini
- 15Accelerator
informations
line up
Johnny Jewel (programmation), Ruth Radelet (voix), Adam Miller (guitare)
chronique
Night Drive… Voyage nocturne, au volant d’une Trans Am décapotable. Départ Daytona Beach, break par Miami, arrivée... Une demoiselle assise à côté de moi, la peau pâle et les cils aiguisés, ses longs cheveux ondulant, sa bouche qui… mmmh. Oh, elle aime chanter la douce, mais lentement – de sa voix sensuelle et caressante – sur des rythmes minimaux, des pulsations disco, des synthés tout droit sortis d’un Carpenter, des guitares piquées à Robert Smith. Un feeling épuré mais hautement sexuel, qui dissimule une tension palpable à chaque soupir. La tension des nuits solitaires, des dérives, celle qui prend à la gorge quand on drague la femme d'un autre et que le clash est sur le point d'avoir lieu ; celle qui fait qu'un matin on se réveillera à côté d'une inconnue. Pour l'instant on est dans la voiture, assis, le vent en proue. La tôle est tiède, les accoudoirs des sièges s’imprègnent d’un parfum lâche qui est celui du cuir mélangé au gloss, et puis le foulard de ma promise nocturne s’envole. Une nuit de fin d’été étrange, deep in the baywatch, palmier après palmier, pas loin des plages mais dans la ville, sous le regard du bitume chaud et des gogo danseuses cokées jusqu’aux yeux qui défilent dans le rétro. Goddam it ! Tout cela ressemble à s’y méprendre à un revival eighties. Et quand je dis eighties, je pense aussi au Moroder de Midnight Express et Scarface, qui ici sonne enfin comme quelque chose de sombre, et vu que ce doux bolide est doté d’un moteur féminin, je pense woman, je pense à Debbie Harry tout autant qu'à Kate Bush ou Sally Shapiro, et puis aux Eurythmics, quand même un peu – le geste m’évoque cela oui, même si la voix est à l'antithèse d'une Lennox; juvénile et candide, monochrome et ambiguë dans son mélange de peur et de désir. Night Drive est un revival disco/new wave hybride, qui ne serait rien d’autre qu’un copycat de série si ce côté délicieusement sombre et cold wave mis en avant ne venait changer la donne. Donna Summer vs Joy Division sur "Healer", bande originale de Assault on Precint 13 en version glamour sur “Mask”, hommage instrumental manifeste à Carpenter sur "The killing spree", reprise très wet pussy de Kate Bush avec "Running Up That Hill" ou electro funk glacé sur "I Want Your Love". Night Drive est un fantasme et une constante promesse d'orgasme, un plaisir sur le fil, une nuit blanche au goût d'abandon et d'anxiolitique, le reflet de la lune dans la pupille des aguicheuses, comme un appel à l'interdit. Les Chromatics font du lifting intelligent : ils revitalisent une vague surannée et artificielle en la gainant de charmes obscurs: "Night Drive", c’est du Seventeen Seconds en mode dancing, rien de moins. Je voyage dans la nuit, avec la voix qui me berce. Je m’imagine dans une autre scène soudain - sur les pistes colorées des night club, un Copacabana sous les spotlights rouges, toujours cette même fille au regard perdu qui chante l’amour dans ses recoins les plus intimes, avec toute la candeur et la naïveté qu’on est en droit d’attendre d’une salope. On est dans Thelma et Louise et pourtant j’ai l’impression d’être assis derrière Irene Miracle et Michelle Pfeiffer… c’est pas si étrange que ça en à l’air : on est dans le lieu pour, l’époque pour… Là je regarde autour de moi… mmmh… le dancing n’est pas bondé – oh, loin s’en faut : la starlette au yeux soulignés de khôl qui semble dévisager ma braguette a pour seul public des macs au chômdu, des golden boys en mal de vivre, des surfers à la retraite, des hommes en manque de femme comme moi. Elle me toise bon sang, j’en ai bien l’impression, du coup immanquablement je la toise aussi; le corps, sans distinction… la mignonne est statique, ses mains ont l’air douces, j’aimerais la toucher. Son cou perle de sueur mais sa peau semble glacée. So sexy. Les tequila sunrise et les mojitos se vident plus vide qu’on ne les remplit, les larmes se noient dans les motifs abstraits des jupes rose bonbon tout autant que dans le son granuleux du synthétiseur, les bottines fluo se perdent dans la nuit et réapparaissent à un rythme régulier, une pulsation electro me tire de ma béatitude, puis j’y retombe, les lèvres collantes d’avoir trop trempé dans ces cocktails, l'air gaga, au son de "Tomorrow Is So Far Away", mélancolique en diable. Ma chemise me colle à la peau, les lampadaires vivent leur dernières heures: l'aube arrive, menaçante, et la fille a disparu sans que je m’en aperçoive. Je sors dans la rue, seul… je me souviens plus trop à quoi elle ressemblait cette fille, en fait, même sa voix je m’en rappelle plus. J'aurai voulu l'emmener et m'oublier dans ses bras... Je n’entends désormais plus que les synthés qui persistent à me suivre couplés à un orgue inquiétant, jusqu’à ce qu’ils s’en aillent eux aussi, et qu’il ne subsiste que le craquement désolé du vinyl. Pas de regrets, je sais qu'elle reviendra dans ce club, aussi certain qu’il y’aura d’autres nuits après celle-ci, et des promesses de passion éphémère à qui mieux mieux. Je la reverrai, et on fera l'amour en pensant tous les deux à quelqu'un d'autre.
note Publiée le lundi 24 mars 2008
Dans le même esprit, Raven vous recommande...
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un background étoilé
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Compilations - Bandes originales de films
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...et au milieu, une boîte de nuit.
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- vigilante › Envoyez un message privé àvigilante
Superbe chronique qui m'a fait acquérir la galette avec 10 plombes de retard. Je ne suis pas convaincu à 100% . On dirait une ébauche de Cherry, qui est bien un cran au dessus.
- MaxwellsDemon › Envoyez un message privé àMaxwellsDemon
Pour les amateurs de synth pop nocturne, je conseille vivement ce groupe américain Outlands :
https://crashsymbols.bandcamp.com/album/outlands-ep
Enjoy.
C'est du lourd.- Note donnée au disque :
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Yep, la version Deluxe prolonge la nuit et ça tombe bien, ça ne s'écoute avec plaisir qu'en nocturne.
- sebcircus › Envoyez un message privé àsebcircus
Très bon sur disque, par contre en live, c'est la catastrophe, Ruth chante atrocement faux.
- Note donnée au disque :
- Karamazov › Envoyez un message privé àKaramazov
La version dite "Deluxe" de 2010, avec 5 très bons titres supplémentaires, rend la nuit interminable.
- Note donnée au disque :