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Suicide › Alan Vega · Martin Rev

cd the second album • 13 titres

  • 1Diamonds, Fur Coat, Champagne
  • 2Mr. Ray
  • 3Sweetheart
  • 4Fast Money Music
  • 5Harlem
  • 6Touch Me
  • 7Be Bop Kid
  • 8Las Vegas Man
  • 9Shadazz
  • 10Dance
  • 11Super Subway Comedian
  • 12Dream Baby Dream
  • 13Radiation

cd the first rehearsal tapes • 14 titres

  • 1Speedqueen
  • 2Creature Feature
  • 3Tough Guy
  • 4A-Man
  • 5Sneakin' Around
  • 6Too Fine For You
  • 7See You Around
  • 8Be My Dream
  • 9Space Blue Bambo
  • 10Spaceship
  • 11Into My Eyes
  • 12C'Mon Babe
  • 13New City
  • 14Do It Nice

informations

Pistes 1-11 : Power Station Studios, NY 1979. Piste 1-10 enregistrées par Michael Zhilka en 1980. Piste 12-13 enregistrées aux Right Track Studios, NY 1979. Produit par Ric Ocasek.

La seconde pochette est celle de l'édition originale. Le titre de l'album n'a jamais été clair : "Suicide - Alan Vega and Martin Rev", ou "Alan Vega · Martin Rev" ou signé Alan Vega & Martin Rev et titré "Suicide", il est aussi appelé plus prosaïquement "The Second Album". La première pochette est une photo datant de 1972, à l'époque où Vega et Rev étaient des hippies (presque) comme les autres. Vous noterez également que cette réédition présente une anomalie dans l'ordre des titres: à l'origine "Harlem" était la piste 6 et "Touch Me" la piste 5. Les trois (excellents) derniers titres du premier disque font office de bonus, mais, surtout, la réédition inclus un second disque: "The First Rehearsal Tapes", intéressante compilation de vieilles démos avec un son des plus ignobles (Wesley Willis c'est du dolby surround à côté, pour vous donner une idée). Une bonne façon de découvrir ce que le groupe - né en 1970 - faisait déjà avant le premier disque. On pourra par exemple trouver la genèse de "Ghost Rider" dans "Sneakin'Around".

line up

Martin Rev (instruments), Alan Vega (chant)

chronique

On parle tout le temps du premier album de Suicide. Que voulez-vous, les gens sont restés bloqués dessus. Bloquer sur le premier Suicide, pour moi, c’est un peu comme se focaliser sur le premier Velvet Underground au détriment du second… Vous saisissez ? Le manifeste du duo le plus subversif de l’histoire du rock a été hissé au rang d’œuvre culte, fondatrice. Si on peut affirmer en étant un peu cavalier que l’épo numéro uno n’a pas toujours eu le succès et la reconnaissance qu’il mérite - et ce malgré sa canonisation - en comparaison, ce numéro deux fait carrément figure de victime, et a forciori les A Way Of Life et Why Be Blue qui suivront, tous excellents. En fait, pour tout vous dire, le fait qu’il ait été injustement boudé au profit de son prédécesseur décuple le plaisir qu’on a à l’écouter. Par pur égoïsme. Né dans l’ombre de son frère meurtrier, il montre un visage différent, plus mélodieux et en même temps plus pervers. En comparaison la production de Ric Ocasek (chanteur des sublimes Cars) en fait un album au son plus clean, plus "radio" (bien que cet adjectif ne signifie pas grand chose pour Suicide m'enfin bon), plus dans les tons new wave de l'époque, qui offre une liste ininterrompue de tubes échappant au temps, qui gardent en même temps ce cachet propre au duo Revega : les boucles minimales et anorexiques de Martin Rev, la magie qu’il créé à partir de rien – en parfait bricoleur et bidouilleur autiste, et puis en guise de nappage de sucre glace sur cette jolie crêpe bleue, la voix de Vega, souvent déformée, toujours plus possédée - Elvis mode psychopathe ou Iggy version Clockwork Orange, c'est selon - qui fait des bons, des pirouettes, qui se contracte et s’étale, tangue comme un démon dans le flipper, langoureuse, insolente, perverse. Le phénomène n’a pas abandonné ses gimmicks déjà vieux de dix ans : il glapit, et balance ses fameux "wouh !!!" accentués par la réverb qui contribuent au charme hypnotique de Suicide. De ces treize pièces faites de bric et de broc (dont trois offertes par la généreuse réédition de Mute) se dégage une beauté rare, un truc magnétique absolu, vaudou. De l’introduction bubblegum "Diamond, Fur Coat, Champagne" au final d’origine "Dance" avec ses voix d’aliens shootés à l’hélium, on passe par plusieurs standards, que je pourrais tous vous citer : "Shadazz" (sweet sexy laaady), la cold wave obsédante de "Mr Ray", entre Captain Beefheart et Kraftwerk, qui distille un charme vénal au rythme des claps-claps, ou "Harlem", disco-indus flippé, et bien sûr les chansons d'amour 'à la Vega' : la sublime "Sweetheart", cotonneuse et exotique, romantique et chimique avec ses synthétiseurs-grenadine, ou "Dream Baby Dream", une bien jolie variation de l’inoubliable "Cheree". Les mélodies de Rev, toutes cheap et rabougries, aussi stupides que fascinantes – uniques, surtout - font naître de ces moments de magie qui ne tiennent à rien ou presque : un petit bout de synthé, une pulsation merdique, et on emballe. Plus de gloss dans la petite machine qui vibre, plus de rimmel dans la voix de Vega, des titres plus différentiables, plus assimilables, oui, définitivement un meilleur album que le premier. Mon petit atoll poppy lumineux au cœur de l’industrie grisâtre. Mon jukebox rien qu'à moi. Na.

note       Publiée le vendredi 21 mars 2008

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Note moyenne        22 votes

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Sam Hall Envoyez un message privé àSam Hall

De vraiment pas grand chose mais moi aussi

Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

Je suis le seul à le préférer au premier ?

Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Je n'arrive pas à ne pas entendre le fantôme de Mr Arafna dans ma tête quand j'écoute Dance (particulièrement celui typé vocifération du genre Für Immer).

torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

J'aime beaucoup "Fast Money Music" et "Touch Me" mais c'est pas aussi fort que le 1er.

Note donnée au disque :       
(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Les "First Rehearsal Tapes", ça s'écoute pas tous les jours, mais quand on s'y met en contemplant des photos du NYC des seventies, bonjour l'ambiance.