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Shining (nor) › Grindstone

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Max50      mardi 18 juin 2013 - 18:05
Nerval      lundi 26 octobre 2009 - 10:36
Powaviolenza      vendredi 26 juin 2015 - 13:08
sebcircus      vendredi 14 septembre 2012 - 16:31
vargounet      vendredi 27 janvier 2012 - 00:10
Karamazov      dimanche 20 mars 2011 - 03:20
E. Jumbo      lundi 15 mars 2010 - 22:22
cyprine      lundi 26 janvier 2009 - 21:27
Deadinside      lundi 27 octobre 2008 - 19:23
juj      jeudi 28 février 2008 - 12:22

12 titres - 44:03 min

  • 1 In The Kingdom Of Kitsch You Will Be A Monster (5:40)
  • 2 Winterreise (3:33)
  • 3 Stalemate Longan Runner (4:15)
  • 4 To Be Proud Of Crystal Colors Is To Live Again (0:49)
  • 5 Moonchild Mindgames (3:06)
  • 6 The Red Room (2:16)
  • 7 Asa Nisi Masa (1:52)
  • 8 To Be Proud Of Crystal Colors Is To Live Again (1:09)
  • 9 Psalm (7:20)
  • 10 -... .- -.-. .... (2:07)
  • 11 1:4:9 (5:03)
  • 12 Fight Dusk With Dawn (6:53)

informations

Produit par Kare chr. Vestrheim – Enregistré et mixé à Propeller Music Division par Kare chr. Vestrheim et Mike Hartung - Enregistrement additionnel et editing par Shining « at the weirdest places »

Pochette par Kim Hiorthoy

line up

Jørgen Munkeby (composition, instruments), Andreas Hessen Schei , Morten Strøm , Torstein Lofthus (instruments); Jonas Howden Sjovaag (“church organ guerilla recording”), Danny Young (gong su la 1,3 et 12), Kristoffer Myre Eng (orgue d’église sur la 9), Ashild Skiri Refsdal (voix soprano sur la 9 et la 11)

chronique

Dire que j’attendais ce quatrième album de Shining serait un doux euphémisme. Après la claque relative que fut "In the kingdom of kitsch you will be a monster", voilà que débarque Grindstone, dont la pièce introductive - mélange décadent du Bungle de "Phlegmatics" ou de "Slowly Growing Deaf" et de tout ce qu’une prod moderne peut proposer d’effets pyrotechniques - porte le même nom ! Pas si étrange que ça si l’on considère que ce morceau-monstre aurait forcément fait de l’ombre au Crimsonien "Goretex Weather Report" s’il s’était trouvé sur le meme disque. Le groupe aime visiblement s’amuser avec les titres ; répétant deux fois le même (pour deux interludes, il est vrai, similaires) avec "to be proud of crystal colors…" ou bien nommant un morceau par une suite de signes de ponctuation ! Mais s’il y a une chose avec laquelle il aime encore plus jouer, c’est notre imaginaire. “Winterreise” fait mériter au groupe l’étiquette “jazz-metal”, devenue courante pour définir ces groupes Zorniens que beaucoup ont du mal à cerner, surtout lors d’un passage où le piano swingue sur fond de chugga-chuggas frénétiques, avant d’exploser dans une envolée orchestrale grandiloquente et malade, comme l’album en recèle des montagnes. Des explosions, il y en a aussi pas mal dans Stalemate Longan Runner, grosse salve metal hérissée de piquants comme une masse d’armes, qui annonce la couleur – opaque et sombre – lors d’un petit intermède au xylophone qui disparaît bien vite sous les décombres poussés par le bulldozer qu’est souvent le groupe… avant de revenir de plus belle après un gong funeste, cette fois pour longtemps, dansant lascivement avec un clavecin décharné. Le doute n’est plus permis : Grindstone est bel est bien hanté de part en part, là ou son prédecesseur se contentait d’étaler sa schizophrénie un peu complaisamment. Non, là, les enfants, Monsieur Bungle est bel et bien de retour, sous un forme un peu différente, certes, mais morbleu ! Shining n’a pas à rougir de la comparaison. C’est un petit diamant noir qu’ils nous ont livrés ici, et sans atteindre les profondeurs abyssales d’un Disco Volante à la cohérence quasi magique dans son foutoir, Grindstone a vraiment les reflets de l’album labyrinthe, celui qui obsède, vers lequel on revient sans cesse, celui qui transporte. Moonchild Mindgames nous renvoie ainsi dans la scène de l’opéra d’FF6, apportant ainsi une somptueuse respiration baroque à un disque qui manquait de crouler sous un trop plein d’idées et d’assauts rythmiques. Ce qui n’empêche pas le morceau d’évoluer à merveille, déployant ses trésors mélodiques aux senteurs d’opium. On se retrouve très vite parachuté à nouveau sous les coups de hache de Jack Nicholson avec "The Red Room" et un "ASA NISI MASA" hésitant entre le tumulte de la jungle et les tentations disco d’un vocoder rappelant les désormais immanquables Battles. Ce sera la dernière fois que le groupe montrera les crocs du disque. "Psalm" nous fait rentrer de plein pied dans la "face B" de Grindstone : on passe de l’autre côté, les déferlements hystériques et soudains font place à des montées savamment amenées, à l’instrumentation classique riche et baroque, toujours maculés par les taches de cambouis des machines, que le groupe maîtrise avec un brio digne du Radiohead de Kid A. Seul sous la voûte d’un grand opéra vide, on assiste à l’avènement d’un groupe qui dépoie enfin ses ailes pour ne plus redescendre (du moins, souhaitons-le). "Psalm" est un chef d’œuvre. On pense à Uematsu qui aurait pu enfin se payer une vraie chanteuse Soprano, on pense à l’atmosphère d’Evangelion, voire d’Avalon. La pièce suivante, "-… .- - . - . ….", semble être une compo de Bach, fortement imprégnée de cette atmosphère grandiloquente qui colore tout le disque. Ainsi, "1:4:9" (décidément) n’en est que plus lourd en énigmes, dégageant du coup un fort parfum vieille Europe que "California" de qui-vous-savez avait tant., avec l’option "bruits de camion qui reculent en plus". Et ce n’est pas les cordes mortuaires en arrière-plan, terrifiantes vers la fin du morceau, qui feront redescendre la tension. Le morceau est collé à "Fight Dusk With Dawn", qui épuise un peu par son côté fourre-tout, mais qui ne parvient pas à entacher cette deuxième moitié d’album d’une puissance évocatrice effroyable, faisant copuler les tourments de la révolution industrielle avec l’imaginaire occulte 70’s trimbalé par le groupe (Kubrick et Crowley à fond les ballons), le tout saupoudré des bruits numériques parasites si chers à Run Grammofon. Le résultat est là : cryptique, alambiqué, massif, parfait. Grinstone, plus savamment dosé et construit que son prédécesseur, incroyablement éloquent tout en restant encore une fois quasi 100% instrumental, est donc à découvrir d’urgence. Il témoigne du travail acharné et de la recherche minutieuse d’un groupe à la fois ambitieux et sauvage, qui fait son truc dans son coin depuis pas mal d’années, et qui pourrait bien, si personne ne l’arrête, accoucher un de ces quatre d’un vrai monument… Laissez donc tomber les deux peluches kiki 5 secondes et venez vous y frotter, pour voir.

note       Publiée le vendredi 22 février 2008

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Les albums sortis après celui-là sont des tueries, surtout "Blackjazz", quant au live il y a leur reprise du "21st century schizoid man" de King Crimson dans une version démentielle de 15 minutes ! Ce groupe est excellent (oui je sais c'est pas très original comme jugement).

    sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

    Rune Grammofon est un label qui produit des artistes souvent intéressants, mais à ma connaissance Shining est le seul groupe de metal signé chez eux.

    Note donnée au disque :       
    vargounet Envoyez un message privé àvargounet

    Vraiment sympa, baroque et halluciné. Des ambiances vraiment intéressantes et très riche musicalement ! Un album très "cinématographique"

    Note donnée au disque :       
    M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom

    wow !!! le dernier est complétement halluciné...qu'on en ressorte adorant ou detestant c'est quoiqu'il en soit une expérience a vivre...

    Ofboir Envoyez un message privé àOfboir

    Pour info, -... .- -.-. .... n'est pas "une suite de signes de ponctuation", c'est tout simplement Bach en morse !