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Scratch Acid › The Greatest Gift

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Membre Note Date
SEN      lundi 2 mars 2015 - 21:25
empreznor      lundi 25 mai 2009 - 20:56
crygor      vendredi 2 janvier 2009 - 21:01
nicliot      mercredi 28 novembre 2012 - 11:46
TribalCrow      samedi 24 novembre 2012 - 13:15
GinSoakedBoy      mercredi 22 août 2012 - 12:42
No background      dimanche 13 novembre 2011 - 10:47
azerty      samedi 22 août 2009 - 19:00
cyprine      lundi 5 janvier 2009 - 23:11
Saïmone      samedi 29 mars 2008 - 21:36
moustache      samedi 29 mars 2008 - 16:45
Møjo      dimanche 30 mars 2008 - 12:54

28 titres - 75:09 min

  • 1/ Cannibal - 2/ Greatest Gift 3/ Monsters 4/ Owner's Lament 5/ She Said 6/ Mess - 7/ El Espectro 8/ Lay Screaming 9/ Crazy Dan 10/ Eyeball 11/ Big Bone Lick 12/ Unlike a Baptist 13/ Damned for All Time 14/ Ain't That Love 15/ untitled 1 16/ Holes 17/ Albino Slug 18/ Spit a Kiss 19/ Amicus 20/ Cheese Plug 21/ untitled 2 22/ Mary Had a Little Drug Problem 23/ For Crying Out Loud 24/ Moron's Moron 25/ Skin Drips 26/ This is Bliss 27/ Flying Houses 28/ The Scale Song

informations

1-8: 1984. 9-27: 1986. 28: 1982.

line up

David Wm. Sims (basse, guitare, piano), Rey Washam (batterie, piano), David Yow (chant, basse), Brett Bradford (guitare, voix)

chronique

  • noise rock d'avant-guerre

Y’a un paquet de trucs que je veux chroniquer, ça pète dans tous les sens dans ma tête mais rien ne sort sinon un petit prout fluet de temps à autre, du coup j’ai élaboré une espèce de Liste de Schindler des albums dont je dois parler en priorité avant ma mort par rupture d’anévrisme de plus en plus imminente, et comme j’ai pas envie de me prendre le chou à choisir entre une tuerie et une boucherie eh bah j’ai trouvé une technique efficace : je mets la liste à plat devant moi, je ferme les yeux et je pose mon doigt sur la feuille à l’aveuglette, et hop, j’ai un album à chroniquer ! Cela peut paraître stupide à première vue je sais… mais là je dirais que c’est plutôt cool. Bah oui, parce que Scratch Acid, c’est le pied total, en plus d’être le premier groupe de David Yow (le meilleur chanteur de tous les temps pour rappel). Le chant de jeunesse de David est assez différent dans les intonations qu’il ne le sera par la suite (plus clair et lisible, moins rugueux, moins imprégné), mais la gestuelle est déjà celle du frontman des Jesus Lizard : possédé, maniaque et relax en même temps, le style est là et bien là, et pas de pitié pour ceux qui auraient eu la mauvaise idée de finir la soirée à jeun. Les gens de goût qui aiment se frotter à Jesus Lizard doivent impérativement se jeter sur cet amas de bestioles post-punk toutes plus fofolles les unes que les autres, c’est impératif. Si Jesus Lizard est un single malt, Scratch A est typiquement blended : s’en référer aux modes de fabrication du scotch pour de plus amples informations concernant cette métaphore. Et le pire dans tout ça, vous savez ce que c’est ? Et bien The Greatest Gift n’est rien de moins que l’intégrale de Scratch Acid sur un seul disque, merci Touch&Go ! Moi j’en suis zinzin, et je vais essayer de faire en sorte que les derniers récalcitrants aient une envie folle de plonger leurs doigts dedans. Maintenant je vais vous demander un coup de main : ayez l’air débile pour que ça fasse plus vrai, le truc de la révélation… voilà, comme ça. Vous êtes devant moi, l’air benêt et le menton tremblotant, à chercher des réponses au monde qui vous entoure et que vous soupçonnez pétri de richesses. Et vous demandez d’une voix enfantine et bien couillonne au petit corbak perché sur sa branche : "Chcratch Achid, mah qu’est-che que ch’est, Raven ?". C’est du 28 en 1, grand nigaud ! Y’a de tout dedans, comme un pain-surprise parfait ; d’ailleurs c’est pas pour rien si on les a souvent couplés aux premiers Butthole Surfers dans les soirées V.I.P. : ils savaient tout faire ces enfoirés, que ce soit du blues ou du raw punk, des salves wok’n’woll pur jus ("Mess"), du funk tressé de métal en fusion ("Cheese Plug"), du yaourt d’Espagnol ("El Espectro") par un Yow déchaîné, des moments de mélancolie crasse ("Albino Slug"), des expérimentations à la Beefheart, des passages free ("Flying Houses"), et même du ska ("Damned For All Time"). Birthday Party version Chicago : punk bluesy avec des gros morceaux de rage dedans. Scratch Acid est un chien fou, un clébard de comptoir qui fait des farces et mord la clientèle. Le fait qu’ils aient souvent été mis de côté au profit des Butthole Surfers n’enlève rien à la folie furieuse de leur rock à eux : chaque titre est porteur d’idées folles, exécuté avec un enthousiasme magnifique, une hargne de chaque instant, une créativité insolente et spontanée. Des p’tits génies des années 80, à l’aube de la vague Albini Products dont ils sont les instigateurs principaux. Car je ne sais pas si vous savez mon cher Nicolas, mais Scratch Acid est au fan de noise rock ce que le Cambodge est à la jambe de bois : une véritable terre promise. The Greatest Gift renferme monts et trésors, et je m’éviterai à toute description trop détaillée pour vous laisser le plaisir de les goûter vous-mêmes. Disons juste que "Cannibal" et "She Said" sont des tubes immortels, de swing, de riffing inventif, de rage, de nervosité, de décontraction, l’un pour ses couplets hallucinés et l’autre pour sa ligne de basse fatale et phallique. Disons juste, enfin (en étant aussi réservé que possible), que "Owner’s Lament" est la matrice sur laquelle Eugene et ses boys calqueront leur Narcotic Story vingt ans plus tard. Rah, la première fois que j’ai écouté cette compile, j’avais déjà fait pas mal de chemin avec JL, mais à cet instant, je sais pas… c’était comme un soulagement, un miracle attendu depuis longtemps. C’était un peu comme si j’assistais au gang-bang d'Audrey Tautou par une bande de mouflons en rut – désolé pour la métaphore, mais putain, ça fait du bien ! L’imagination, voilà le point fort de ces tueurs. Vénal, hargneux, déjanté, belliqueux, abrasif, sexuel, outre-coup-de-boulesque, drunksadamhussenesque, poivroteux et espadrillé de travers, largué en héritage rockabilly et incandescent de souplesse sur le dancefloor d’un nightclub de 30 m², The Greatest Gift est tout cela à la fois. Le Nexus, le Plexus et le Sexus, brillant par sa crasse et luisant par ses chairs endolories : straight to the bone and deep inside. Scratch Acid, c’est tout sauf le brouillon de Jesus Lizard. Scratch Acid, ça s’écoute la clope au bec et le sourire jusqu’aux oreilles, ça se danse, ça se boit au goulot. Jetez-vous dessus avec avidité. Vous m’en direz des nouvelles.

note       Publiée le samedi 29 mars 2008

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Mais quelle bombe ce groupe, impossible de m'en défaire ! Je passe ma note à 6 boules obtenues haut la main !

    Note donnée au disque :       
    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Putain c'est bon aussi ça ! Au bout de 10 secondes d'écoutes je savais déjà que j'allais passer un bon moment !

    Note donnée au disque :       
    cyberghost Envoyez un message privé àcyberghost

    Coïncidence, j'en ai justement réécouté des bouts ce matin, histoire de me décider, et va clairement falloir que j'me le chope

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Là, j'avais zappé cette chronique, argh. Réparé et commandé !

    TribalCrow Envoyez un message privé àTribalCrow

    On les surnommait les "Birthday Party de Chicago". Mais ce serait réducteur tant ce groupe a sa propre personnalité (et génie), même si eux aussi donnait donnait un Post Punk à tendance Bluesy (mais pas que) énergétique et épileptique. Cette intégrale nous présente des compositions plutôt variées, l'album ne lasse jamais et on peut piocher à droite à gauche, il y aura toujours un bon truc à ce mettre sous la dent. On va de Rock Noisy destructeur, à des Blues endiablés en passant par des coups de folie et des moments émotions ("Owner's Lament" !). Vraiment un Grand Cadeau !

    Note donnée au disque :