Erik Seifert › Astronomical Unit

Amateurs de Vangelis, de la période métallique et futuriste de Blade Runner, ce 4ième opus d’Erik Seifert a tous les ingrédients pour vous plaire. Enregistré au Planétarium de Bochum, en Allemagne au mois d’Avril 2006, Astronomical Unit est un superbe mélange d’atmosphères tétanisées et de rythmes séquencés sur fond sonore analogue, truffé d’échantillonnages vocaux empreints de mystère.
Un doux bourdonnement, comme les sombres souffles tribaux qui imprégnaient Aotearoa, propulse le lent mouvement d’Astronomical Prologue. D’entrer de jeu, Seifert nous submerge dans une atmosphère où le cosmique toise le futuriste, avec un synthé aux stries métallisées, des spasmes aux roulements percutants et des chœurs aux souffles célestes, alors qu’un robot narre les particularités d’une unité astronomique. Atonique, mais poétique, l’ambiance baigne dans une atmosphère cosmique aux lourdes nébuleuses. Forgé dans un acier mélodieux, le synthé flotte et laisse dans son sillon de sombres réverbérations qui moulent ses arcs sonores, dans un univers strié de brèves strates aiguës et symphoniques. Tranquillement nous dérivons vers Distance 1 avec sur un fin séquenceur qui allume des arpèges serpentins. Ces notes voltigent dans un bouillon sonore statique, filtrant une mélancolie spatiale avec des strates acérées et criardes. De fines cymbales feutrées glanent avec des percussions en formation, alors que le mouvement s’accentue avec un splendide souffle synthétisé qui arrache une étrange mélodie à l’aube de Distance 2. Suspendue, cette mélodie ondule parmi des effets sonores analogues qui s’égrènent sur un mouvement séquentiel, animant les premières rythmiques d’Astronomical Unit. Une autre séquence accélère une cadence qui devient plus souple au travers un synthé harmonisé et un mellotron brumeux qui étanche des percussions aux claquements métalliques. Un très bon titre bourré d’effets sonores et de synthés symphoniques sur un rythme en belle croissance.
Après une courte ode poétique sur synthé morphique qui s’étend à l’intro de Distance 4, le rythme séquentiel reprend graduellement sur des pulsations métalliques vives, qui s’emmêlent aux percussions cosmiques. Le rythme est nerveux et frétille sur cette abondante flore de percussions tout en gardant cette superbe lyrique synthétisée qui accroche le tympan avec une fluidité inouïe. Un autre superbe titre qui s’éteint dans les vapes synthétiques de Distance 5 et 6, où effluves de Blade Runner flottent sur des synthés aux stries criardes et symphoniques, comme la futuriste introduction. Distance 7 clôture ce beau voyage astral avec une belle séquence lourde de basse et ondulante de bons effets sonores à percussions bigarrées. Mouvement progressif avec de belles percussions superbement moulées et un synthé toujours aussi mélodieux, au travers sa touche métallique. Un titre qui culmine en léger techno, avant de s’assagir dans les souffles de l’Epilogue.
Astronomical Unit d’Erik Seifert est un très bel opus de MÉ spatiale. Un très bon dans son genre, qui allie atmosphères lourdes et tétanisées, sur de bonnes percussions aux tintes syncrétiques, à des séquences souples et mélodieuses, comme la MÉ devrait être entendue. Un entre Vangelis et Jarre de grande qualité sonore.