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Hella › The devil isn't red

11 titres - 33:28 min

  • 1/ Hello Great Architect Of The Universe (2:50)
  • 2/ Big Time And The Kid (1:00)
  • 3/ The Mother Could Be You (3:31)
  • 4/ Top Twenty Notes (2:50)
  • 5/ Brown Medal 2003 (2:10)
  • 6/ Suistyle (3:54)
  • 7/ The Devil Isn't Red (5:06)
  • 8/ You DJ Parents (1:31)
  • 9/ Women Of The 90's (3:18)
  • 10/ Except No Subs (1:29)
  • 11/ Welcome To The Jungle Baby, Your Gonna Live! (5:49)

informations

Mixé par Jr. Thompson , Spencer Seim , Tony Cale , Zach Hill - Produit par Spencer Seim , Zach Hill - Enregistré par Jr. Thompson , Tony Cale

Artwork realisé par Galen Pearson , Justin Stewart , Zach Hill

line up

Zach Hill (batterie pouplesque), Spencer Seim (guitares, sons 8 bits foireux)

chronique

  • mathcore > spazzcore

Bon, d’accord, le premier album de Hella n’était pas ce qu’on peut appeler communément une réussite. Tiède, sans saveur, dévoilant peu de ressources à la réécoute, il n’augurait rien de franchement grandiose pour ce groupe de Sacramento. Mais si dans le garage ou le punk rock, les premiers jets sont souvent les meilleurs, vous imaginez bien que ce n’est pas le cas dans le math rock ! « The Devil Isn’t Red » est donc le troisieme album d’Hella (leur discographie jouant bien entendu sur la confusion EP/Album), ainsi que celui qui va servir d’assise à leur style si prolifique et si reconnaissable (cette dernière qualité étant peut-être ce qui manque le plus à 90% des suiveurs ou groupes du même style). Je vous laisse seul juge à l’écoute, mais en ce qui me concerne, Hella a ici visé juste, trouvé ses marques, et peut désormais nous vriller le cortex comme il se doit à coup de rythmiques impossibles, de guitares absconses, de tempos instables as fuck qui breakent au moins aussi souvent que Marc Olivier-Fogiel coupe la parole à ses invités. Et encore, je parle d’un soir ou il ne coupe pas sa coke avec du sucre glace, l’enfoiré. Le grand pari d’Hella, semble-t-il, c’est de nous faire écouter un album entier de batterie. Et de nous faire aimer ça. Onze pistes de numéros d’acrobatie de cette batterie au débit superfétatoire, faisant passer les divers poulpes ayant officié dans Emperor pour des parkinsoniens lépreux tentant d’exécuter des blast beats avec leurs moignons sur du formica (pardon aux familles, tout ça). Car ne nous y trompons pas, cette gratte noisy qui sait exactement ce qu’elle a faire n’est là que pour nous faire avaler cette batterie, qui reste la seule maîtresse en ces lieux hostiles, bannissant toute mélodie ou harmonie (c’est pour les esprits simples, voyons !). Un peu comme un pitbull bien dressé que Zach Smith enverrait mordre par un roulement de caisse claire bien senti, sonnant la charge toutes les 20 secondes – c’est ce qui arrive sur cet album proprement infernal, justifiant tout à fait le nom du groupe et le titre. Après une piste introductive à la morsure acerbe digne des plus virulentes tracks de Venetian Snares, Hella nous envoie entre les esgourdes : du Meshuggah qui aurait troqué ses rouages en acier contre du carton (« Top Twenty Notes », où la guitare pitbull crache des flammes), une salve electro/indus qui rejoint assez vite la noise pure (frappadingue « Brown Medal 2003 »), et un plat de résistance triomphant de brutalité progressive (la plage titre, à entendre absolument en version acoustique). J’en oublie presque les hommages évidents du groupe à deux ténors bien connu du math rock sinusoïdal : Michel Sardou sur le très rock’n’roll « Women of the 90’s » (femme des années 90/mais femme jusqu’au bout des cuisses, aurait-il pu chanter) et les Guns’n’Roses sur “Welcome to the Jungle baby ! You’re gonna live”. Là, on penserait plutôt que les deux compères ont voulu plaisanter sur le côté « Jungle » du jeu de batterie de Zach justement, qui atteint de tels sommets sur cette piste qu’il en égale les créateurs de Drum’n’Bass les plus freebasés. Un des morceaux les plus riches et réussis du disque. Il va de soi que Devil Isn’t Red, comme ses prédécesseurs, reste assez court. Moins de quarante minutes en comptant les morceaux ou Zach Hill s’amuse sur fond de nintendocore bruitiste pendant une minute trente. Et cette courte durée est bien légitime : vous imaginez, vous, un double album de math-rock ? Il y aurai de quoi se pendre. Eh bien, c’est le nouveau défi que vont se donner les deux croque-mitaines pour leur livraison suivante… Révisez bien vos fonctions affines, ça va saigner !

note       Publiée le dimanche 17 février 2008

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    Dark Schneiderr Envoyez un message privé àDark Schneiderr

    Superbe critique !