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Morphine › Good
cd • 13 titres • 38:11 min
- 1Good02:36
- 2The Saddest Song02:50
- 3Claire03:07
- 4Have A Lucky Day03:24
- 5You Speak My Language03:25
- 6You Look Like Rain03:42
- 7Do Not Go Quietly Unto Your Grave03:21
- 8Lisa00:43
- 9The Only One02:42
- 10Test-Tube Baby/Shoot'm Down03:11
- 11The Other Side03:50
- 12I Know You (Part I)02:17
- 13I Know You (Part II)02:45
informations
Produit par Mark Sandman Paul Q. Kolderie au Outpost, Stoughton, MA, sauf pistes 3, 8, 11, et 12, co-produites par Tom Dubé à Q Division, Boston et Fort Apache, Cambridge, MA, et piste 6, produite à High-N-Dry, Cambridge, MA. Masterisé à NDR par Toby Mountain.
Paru à l'origine sur le label Accurate Distortion en 92 et à l'époque rejeté par tous les autres labels.
line up
Dana Colley (saxophone baryton, triangle, backing vocals sur la 6),Mark Sandman (basse slide une corde, "tritar", orgue, guitare, chant), Jerome Deupree (batterie), Billy Conway (batterie sur la 5 et la 6), Jim Fitting (harmonica sur la 12)
chronique
- blues du blanc
Si je vous dis "un sax, une batterie et une basse", vous me dites ? "oh non, encore un de ces combos math-post-jazz à lunettes pourvu de chansons de 8 minutes qui empilent roulements de batterie emphatiques sur coulées de cordes lymphatiques"… Et bien vous auriez tort. En 92, et en dépit des ébats d’une certaine scène post-rock américaine, encore bourgeonnante (Gastr Del Sol, Slint ? à venir dans ces pages…), Morphine était un groupe vierge de toute hybridation, perdu qu’il était dans son Massachusetts natal. Des compteurs d’histoires comme il n’y en avait déjà plus à l’époque, jouant le blues, LEUR blues, et utilisant basse et saxophone d’une manière encore jamais entendue. "Good" est un disque de blues torve perdu au début des années 90, coincé entre un Tom Waits, seule référence possible (plus évidente sur "You look like rain") pour ces marginaux du paysage musical, et des Doors qu’ils ressuscitent lors des cérémonies vaudou que sont "The Other Side" et la chanson-titre. C’est un Jim Morrison à moitié bouffé par les opossums et les asticots, une veuve noire logée dans son œil droit, qui vient nous bercer lors de cette comptine malsaine dont la contrebasse, sur la corde raide, semble avoir parcouru le chemin depuis le Manchester rouillé de Joy Division. Peter Hook meets Dr John ? Possible, ouais. "You Speak My Language", un des tubes les plus emblématiques de ce groupe qui s’exprime justement dans un langage primitif tombé en désuétude depuis les années 60… Une impression de soleil levant sur un monde en sursis, parachevée par cette atmosphère ultra-étouffante, aux relents presque no-wave, et ce refrain éructé, encanaillé, qui finit par déraper en free-jazz strident. Un hit indé qui ne dit pas son nom, incontestablement, planqué sous une pierre tel un cloporte sur cet album humide et terreux. Il faut dire que le son est ici matinal, large, béant, alors que le reste de l’album est un recueil de sueur et de fumée prélevé en milieu naturel : sans doute dans un vieux bouge mal famé de Louisiane. Sur le délavé "The Saddest Song", c’est le fantôme de Jeffrey Lee Pierce (à qui il restait en fait 4 ans à vivre en 92), qui vient trainer sa canne et sa cape en haillons dans les rues crasses d’une ville fantôme, hululant sa poésie lunaire et répétant jusqu’à l’obsession : "My biggest fear is if I let you go, you come and get me in my sleep". Après les sueurs froides du tueur flippant seul dans son lit, vient la fièvre du chanceux tombé dans l’étreinte des jambes de "Claire"… L’atmosphère se réchauffe sérieusement. Si dans Morphine, la basse – à une corde à l’époque, tenue par le chanteur et chaman Mark Sandman - devient paradoxalement froide et asexuée (ce salaud de post-punk ricain qui a essaimé partout), c’est le saxo qui se charge des phéromones. Et ici, il en a à raconter, tout comme ce chanteur qui semble passer un chaud moment sur ce refrain langoureux… Des filles appelées Claire, on en a tous connu, reste à connaître la bonne... Si vous tombez sur celle-ci, à priori, prenez garde à vous. "You use me up like gasoline" est l’une de ces phrases balancées au détour de la chanson, pour laquelle un Pete Doherty serait prêt à revendre sa pipe à crack favorite. Et le disque en regorge, comme de cette sève américaine, cette vibration quasiment mystique tant elle est ancestrale, pour laquelle c’est Louise Attaque cette fois qui revendrait volontiers ses violons… "Lisa" n’est qu’un solo de saxophone, mais parfois, pour certaines filles, il n’est pas besoin de mots. Le disque par contre, perd un peu de sa ferveur sur la fin, après 5 premiers morceaux d’anthologie, surtout sur un "I Know You" un brin fatigué. Ça reste pas de la bibine, mais disons que l’happy hour est passée. Sombre et expérimental ? Pour sûr, mes amis, mais pas que.
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commentaires
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
C'est pas si souvent, mais c'est un tort, tu as raison.
- Note donnée au disque :
- A.Z.O.T › Envoyez un message privé àA.Z.O.T
Rassure toi, ce n'est qu'une impression :)
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
C'est marrant, j'ai l'impression qu'il n'y a que moi sur ce site qui écoute (plus ou moins) régulièrement cet album
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Entre la délicatesse et l'inquiétude
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Good