Panopticon › Bootleg 2.0 : PaNoPTiCoN live @ Atelier210

Panopticon revient, 5 mois après (ça parait court ? en fait c’est très long pour le collectif bruxellois) pour un témoignage live en formation assez réduite, autour de deux saxophones, de la basse de Constantin Papageorgiadis, et bien sur d’un orgue Fender Rhodes et d’une guitare electrique.Ca commence par une aurore boréale, "Polar Sunrise", longue mise en bouche au changement de rythme saisissant à mi-chemin, ce qui n’empêchera pas les deux saxos d’imiter à la perfection la danse endiablée des pingouins sur la banquise… L’affaire peine à décoller, malgré un "Apex Time Code" qui essaye très fort, jusqu’à l’irruption de "Gathered Solitude", qui sauve un peu la mise, à ce stade. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il sauve la soirée, mais tout de même, cette petite ambiance tribale fait le plus grand bien ici. C’est que Panopticon est avant tout une affaire d’ambiances, d’atmosphères de jungle moite et labyrinthique, et cet "Atelier 210", qui gagne paradoxalement à être écouté comme un disque d’ambiance, le prouve plus que jamais. "His name was Al" me fait quand même un peu mentir, puisqu’il fait office de morceau le plus funky et jazz de la sélection (tout comme "pursuit in a flat" sur Zebra)…. Ruptures et accélérations sont au menu sur le très rythmé "Fill In Fill More", où Solazzo décide d’imprimer d’emblée un tempo plus serré, accompagnant les autres dans une promenade le long des fils barbelés tissés par la guitare aux doigts d’acier. "Narcoleptic Nightmare" arrive ensuite, et nous noie les yeux dans une buée de notes de Fender Rhodes et d’hésitations de la guitare et des deux saxophones. Encore une fois, le travail esthétique du projet panopticon apporte tout son intérêt : esthétique visuelle tout d’abord, avec les projections de vidéos et de photo le soir du concert, à l’effet réussi si l’on en juge les quelques photos mises en ligne (lumière tamisée rougeoyante, à l’image de la musique) et esthétique sonore bien sûr, avec les arrangements et la postproduction minutieuse de Domenico Solazzo. Si l’on n’aura pas l’occasion d’apprécier la première à l’écoute de ce "Atelier 210", au vu du format proposé ; toute l’ampleur de la seconde se fait ressentir à l’écoute de ce "Narcoleptic…". On regrettera quand même l’éparpillement des différents musiciens sur la deuxième partie de ce "Atelier", à l’image de ce "Polar Sunset" riche et aventureux, mais qui à force d’hésiter entre plénitude Coltranienne et excitation du groove spontanée nous parait fade comparé au lever de soleil qui introduisait ce live. A l’image encore de ce "Soundchecked", parfait épilogue pour un disque qui à force d’errances ne trouvait plus le mot "exit". Le projet panopticon était-il, ce soir-là, en baisse de régime ? Peut-être. Mais la suite nous a déjà montré (cf. "Zebra") que l’alchimie allait à nouveau faire jaillir les étincelles.