Avec Distress, il y a toujours cet espèce de malentendu un peu étonnant qui veut que le groupe soit affilié à la scène Doom Death alors que la connexion est loin d’être évidente (à la limite un petit quelque chose avec la scène British sur certains passages, mais vraiment léger...). Probablement une solution de facilité pour certains, le style pratiqué par les strasbourgeois brassant ses influences dans un style puisant également largement dans le Thrash prog tortueux des premiers Nevermore, et surtout dans le Death atmosphérique d’Opeth, groupes avec lesquels ils partagent un goût certain pour les morceaux épiques et chargés en contrastes. Une variété stylistique que l’on retrouve aussi au niveau au niveau du chant, alternant des parties agressives parfois proches du Death Metal à des passages murmurés ou lyriques, ces derniers constituant à mon sens un des points faibles de l’album, leur manque de variété se révélant un peu agaçant sur la longueur. Coté musique par contre, le groupe a une nouvelle fois mis un soin particulier sur l’optimisation des structures des morceaux, les enchainements entre les parties Metal et les moments plus atmosphériques fonctionnant vraiment bien, l’ensemble étant mis en valeur par un son très "organique", clair et particulièrement efficace sur les arrangements acoustiques. Ce troisième album de Distress s’impose donc au fur et à mesure des écoutes comme une bonne surprise, et si le groupe n’a pas su totalement gommer tous ses défauts de jeunesse, il présente aujourd’hui un style riche et personnel qui devrait lui valoir une reconnaissance méritée…