Exovedate › Seduced by illusions

Les deux pères dominicains qui ont rédigé le Malleus Malificarum en 1485 se doutaient-ils qu'un jour leur manuel de persécution des sorcières inspirerait une série d'artistes pratiquant la musique sombre comme forme de religion ? Probablement pas, toujours est-il que ce troisième album des Canadiens de Exovedate s'en inspire...La musique est le fait d'un seul homme, David Neelin, qui gère les claviers et la programmation. On passe de titres rythmés, en général une grosse caisse soutenue accompagnée de coups de caisse claire (d'où une touche vaguement tribale), quelques notes, à des morceaux plus ambient à base de plages d'orgue ou de sonorités vaguement médiévales. Peu de variation, les orchestrations suivent généralement un seul axe durant tout le morceau, des arrangements dépouillés qui suggèrent beaucoup et mettent en valeur le chant féminin qui porte le disque. Ce sont en effet pas moins de trois chanteuses qui se partagent ces treize chansons (en réalité certaines sont instrumentales) pour des atmosphères heavenly mais pas trop; on pourrait presque songer à une version ultra dépouillée de Faith and the Muse (le bon 'Shadow') bien que par moments, le spectre de Love is colder than death ne soit pas si éloigné. Plutôt sympathique donc même si le minimalisme des structures pourrait se révéler un brin ennuyeux à la longue.