Opsvik & Jennings › Commuter Anthems

Les plus grandes réussites passent souvent par un travail et une complexité si réussie qu’elle se fait oublier au profit d’une apparente simplicité. C’est ainsi qu’une œuvre gagne en niveaux de lecture qui rendent son écoute d’autant plus riche qu’ils donnent envie de s’y replonger encore et encore. C’est souvent le cas sur Rune Grammofon, et Opsvik & Jennings, respectivement d’Oslo et de l’Oklahoma ne fait pas exception. A première vue, on a une pop quasi-instrumentale toute tendre et enfantine, rempli à ras-bord de bons sentiments. C’est sans compter la machine orchestrale qui fonctionne en retrait, débordant de toutes parts, laissant apparaître jazz, country, laptop (qu’on le veuille ou non, il devient instrument), sampling, banjo… A mi-chemin entre easy-listening expérimental ou pop orchestrale, ‘Commuter anthems’ peine toutefois à démontrer autre chose que les capacités musicale de ses deux auteurs – et vient alors la désagréable sensation d’un disque bien fait, maîtrisé, beau – mais manquant une fois de plus d’un piquant qui donnerait à cette fresque hybride l’envie de lui donner un statut autre que ‘Rune grammofon lounge’, mis à part l’étrange ‘Ways’ et ses extraits de violons subtilement enrichis d’harmonies acoustiques bien réelles. Expérimental certes, sombre pas du tout ; et à s’acharner à vouloir masquer leurs excentricités sous des apparats désinvoltes, ils ont malheureusement fini par y arriver.