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Bellmer Dolls › The big cats will throw themselves over
- 2006 • Hungry Eye Records Eye11 • 1 CD
cd • 6 titres
- 1Push!Push!
- 2The diva
- 3There is no oblivion
- 4L'condition humaine
- 5Pictures
- 6Every angel is a terror
extraits vidéo
informations
line up
Anthony Malat, Peter Dark, Daniel Sheerin
chronique
Hans Bellmer naît en 1902 en Allemagne. Son père, ingénieur électricien, adhère au parti nazi en 1933 et souhaite que son fils marche dans ses pas. En réalité et en protestation, le jeune Hans abandonne ses études en 1920 pour se consacrer à la peinture. En 1933, il a l'idée du thème de la poupée qu'il va utiliser en peinture, en sculpture, en photographie...Après son tableau 'Die Puppe' en 1934, il va créer différents montages, peindre, dessiner nombre de poupées désarticulées, des tableaux ambigüs à la fois morbides et érotiques, sensuels et choquants. Si la démarche de Bellmer n'est pas évidente à déchiffrer, elle porte en ses racines une réaction forte contre l'Allemagne nazie que l'artiste rejette totalement. C'est ce nom qu'a choisi le trio américain des Bellmer Dolls et d'une certaine manière, leur musique pourrait se rapprocher des oeuvres de l'Allemand de par un charme écorché, une sorte de fascination douloureuse. Puisant ses influences dans The Birthday Party, The Gun Club ou plus récemment Jon Spencer, le groupe propose une musique lourde, tendue, où la rythmique occupe une place prépondérante, une sorte de blues punk urbain étouffant qui tente d'exorciser une douleur profonde au travers d'éclats de guitare tranchants comme des rasoirs. Les vocaux torturés expriment eux-aussi cette forme de désespoir qui hurle pour tenter de ne pas se laisser submerger, une sorte de tristesse devant ce qui paraît inéluctable. Dépouillée dans ses lignes, la musique des Bellmer Dolls exprime de l'émotion, des sentiments bruts, une forme de mal-être en quête de lumière. 'Push!Push!', la plus belle chanson, l'exprime de manière représentative dans deux accords de clavier maladifs (j'y retrouve quelque chose du thème de 'Love like blood' de Killing Joke) et dans son ultime attaque de guitare tandis que le chanteur semble implorer 'Push!Push!'. 'The diva' est plus agressif mais nous sommes loin de la fougue des Horrors, Neil's children et autres, les Bellmer Dolls jouent la carte de la tension qu'on ne laisse éclater que par à-coups sans parvenir à se libérer totalement. L'ultime pièce débute de manière carrément tranquille, portée uniquement par une ligne de basse et une voix éteinte auxquelles se joignent quelques accords mélancoliques en lambeaux, un rythme lent, un orgue funèbre en arrière-plan, pour l'explosion finale et ce simple constat, 'Every angel is a terror'. Puissant et impressionnant, même si d'autres groupes l'ont fait avant.
note Publiée le samedi 12 janvier 2008
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- matstriker › Envoyez un message privé àmatstriker
- "dont tout le monde connait un bout sans le savoir"... et grâce à Absinth des Naked City...
- cimetiere › Envoyez un message privé àcimetiere
- Je suis du même avis. Un très bon disque qui dégage une réelle puissance dés le premier titre. Une découvert qui m'a également permis de découvrir le grand artiste.
- Note donnée au disque :
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
c'est "JON spencer". par contre + 1 pour le petit topo sur bellmer. j'avais vu l'expo à pompidou en 2006, je suis pas près de l'oublier. Un des plus grands surréalistes, sans doute resté obscur à cause du caractère tordu de toute son oeuvre (dont tout le monde connait un bout sans le savoir grace à Silent Hill). J'avais oublié cette histoire de réaction au père nazi. Merci twilight !