Lethal Mind › A Thousand Voices

"Bonjour, on s'est formé en 2003 à Paris c'est notre première démo et on décoiffe." J'aime ce principe. Disposant d'un son massif intelligemment mixé, Lethal Mind joue la carte "efficace, oui, mais technique". Les riffs assez thrashy ne sombrent pas dans la facilité de plagier la scène suédoise, suffisemment fournie en caricatures. Au contraire ils empruntent plutôt au heavy sombre et burné, voire aux intros mélodiques de la période la plus technique de Death. Les français ont donc déjà appris à s'affranchir de leurs références reconnaissables que sont Death, Nevermore et Iced Earth, ce qui est plus que bon signe pour une première démo. On se retrouve alors avec des transpositions de thème façon heavy anglais, une voix criée-chantée dans un style power américain qui emmène la chanson où elle le souhaite, une batterie carrée riche en broderies, et surtout une basse prépondérante. Il n'est pas surprenant que Lionel soit le compositeur du groupe, tant il use et abuse de sa technique. Montées et descentes, slap, soli, arpèges, tierces sur ses propres parties, il ne s'arrête pas une seconde. En parfaite complémentarité avec le chant, il tire aussi bien les ficelles harmoniques que rythmiques de la musique de Lethal Mind. Et grâce à la souplesse de la production (dont il est également l'auteur accessoirement), on ne fatigue même pas devant ce déballage de notes aux confins de l'abus. Concrètement la démo propose quatre titres de thrash mélodique puissant et béton très matures à l'élaboration complexe, aux intros attirantes et aux résolutions travaillées. Cependant l'impact en est uniforme. Malgré les efforts de diversité au sein des titres, on regrette que la démo soit au final si "sage". Une certaine retenue dans les passages musclés accuse vraisemblablement une volonté de sobriété générale. C'est pourquoi malgré la qualité certaine des chansons, on déplore l'absence d'une petite flamme qui à n'en pas douter ne pourrait que mettre en valeur la prometteuse musique de Lethal Mind. Rendez-vous en 2008 pour la suite, en attendant je vote pour un bon 4,5.