Jarl › Negative Rotation

Erik Jarl n’est pas né de la dernière pluie puisqu’officiant dans IRM mais aussi Kaiten avec Lirim Cajani (Institut) et donnant des coups de mains chez Skin Area et Sharon’s Last Party. Mais il est surtout connu pour des travaux ambient très lourds et lointains ; sa marque de fabrique étant un enchaînement de montées et descentes régulières, noyant l’auditeur dans un univers moite et désertique. Ces spirales hypnotiques, il les a posées chez plusieurs labels dont Malignant, Seherhuva, Autarkeia, sous le simple patronyme ‘Jarl’ mais cette petite cassette sur Abisko sort du lot de par son intense noirceur. Les titres s’imbriquent les uns aux autres ; unifiés par le bruit de fond typique des cassettes, si bien qu’on ne nous tend la main uniquement pour changer de face (casque et obscurité fortement recommandé !). Un écho appelle l’autre (un régal pour les amateurs d’infrabasses), un drone soulève une résonance ; et l’on prend vite conscience que quelque chose vit dans ce monde ineffable hérité de Maurizio Bianchi ou Zoviet France. Les vagues plongent ici très profondément dans l’obscurité, cherchant ça et là à poser le pied sur un sol spongieux ou organique comme celui qui recouvre la pochette ; or elles ne font que glisser plus loin dans les ténèbres. On se sent seul au fil de cette heure abyssale... terriblement seul.