Steve Roach › Immersion: Three

Voici le nouveau, peut-être le dernier, chapitre de la lente et flottante immersion des sens. Cette fois-ci Roach frappe fort et offre rien de moins qu’un gros coffret de 3 cd, totalisant près de 4 heures d’une musique sous marine où le mouvement est entièrement noyé par des nappes d’eaux, phréatiques qui coulent dans de sombres sous sols terriens. De la musique d’ambiance, pour ceux et celles qui veulent réfléchir et méditer dans un milieu très hermétique.
First Light est une lente ascension des sens qui s’accroche à une méditation hialeutique. Un rêve sous marin où les poissons semblent être la réponse à notre aphonie. À forte écoute, la sensation d’immersion est réelle, et c’est le côté rassurant de l’œuvre de Roach, qui rejoint son idée de base. Par contre, nous sommes dans un monde atonique où seul les sens peuvent espérer communier avec les faibles variations de mouvements. Sans pourtant avoir effrayer les ondes, le débit des eaux se calme avec sa progression, embrassant une phase plus éthérée.
Cette réflexion sur l’immobilisme se poursuit sur Sleep Chamber où c’est vraiment en conformité avec son titre. Les ingrédients sont là pour un dodo médiéval, en autant que l’épée ne soit pas trop agitée. Récupérant sa lourdeur monocorde de First Light, Still représente toujours le non lieu, la non oscillation séquencée, pour offrir une longue litanie spirituelle qui cherche son inspiration.
Énigmatique, expérimental ou tout simplement subliminal la série Immersion de Steve Roach est pour un public qui cherche la relaxation par le vide ou l’harmonie des espaces clos.