Gehenna › WW

Au préalable, il est judicieux de préciser que je ne connais aucun autre album de la discographie fort fournie de ce groupe norvégien, qui a visiblement bouffé à un peu tous les râteliers au cours de sa carrière. Je ne saurais donc pas situer « WW » dans leur discographie ; mais ce que je peux vous dire avec certitude, c’est que cet album troue totalement. Oh putain que oui, « WW » est une vieille claque dans la gueule ! Dans le plus pur style Moonfog (pour ce qui est des Displin, Khold, Satyricon), Gehenna pratique ici un black à la norvégienne ultra froid et minimaliste dans son approche, sobre, efficace, puissant, disharmonique – énormément influencé par les riffs de Snorre Ruch (Thorns, Mayhem). Glacé donc, opaque, GRIMMM comme on dit. L’ambiance, tous comme les riffs, est digne des plus grands (De Mysteriis, A Blaze…) ; pas besoin de se forcer, si tu kiffes les trucs précités tu rentres illico dedans et tu t’y perds avec plaisir, redevenant pendant 36 minutes le boutonneux misanthrope au tshirt Mayhem recroquevillé au fond de la salle de cours que tu étais voici quelques années. Je pissais encore au lit à la « grande époque », mais si j’étais né dix ans plus tôt je pense que « WW » m’aurait sûrement rappelé le début des années 90, tout le bordel – ce disque dégage l’Ambiance, suinte l’essence même du black norvégien. Alors certes, Gehenna fait tout sauf dans l’originalité ; et certes, c’est pas franchement varié musicalement… Mais les riffs sont magnifiques et s’approchent de la perfection (pas un seul riff naze tout au long de l’album), Frost est grandiose (comme d’hab), et le pied est plus que pris. Si tu me crois pas vas sur http://www.myspace.com/gehennaofficial, et écoute « New Blood », qui résume à elle seule toute la classe de cet album. Putain de tuerie. 4,99/6