Banane Metalik › Requiem de la dépravation

Quand le pote m'a dit qu'il allait me faire découvrir un groupe de psycho nommé Banane Métalik, j'avais la vision naïve d'une formation post 60's émergée des bandes-dessinées de Frank Margerin. J'étais bien loin d'imaginer me trouver face à un groupe d'horror punk aussi sauvage et barré. Les Banane Métalik en effet ne font pas dans la dentelle, ce qu'ils pratiquent c'est ce que certains appellent du heavy psycho (je me demande d'ailleurs où est la différence avec le horror punk, si ce n'est l'usage d'une contrebasse). Les textes se situent très clairement dans une veine punk puisqu'il est souvent fait mention de la liberté de l'individu, du style de vie rock'n'roll; l'imagerie, il fallait s'y attendre est très trash mais également très personnelle. Nos Français ne se contentent pas d'user des traditionnelles images de zombie et autres crânes mais se positionnent dans une lignée héritée de Gwar, King Kurt...Ils n'hésitent pas d'ailleurs à se grimer et se costumer comme s'ils sortaient d'une version Z de 'Massacre à la tronçonneuse'. Musicalement, c'est très rapide et si les slaps de contrebasse suivent bien, c'est la guitare qui l'emporte au mixage. Les vocaux hargneux de Céd666 évoquent volontiers une certaine tradition de punk hardcore français et il n'est pas évident de déceler de quelconques influences rockabilly ou du moins garage. Il y en a bien, dans tel riff ou telle intro à la contrebasse ('Requiem de la dépravation') mais globalement, je dirais que les compositions de Banane Métalik s'adressent avant tout aux fans de punk ou du moins de psycho très violent. Il n'empêche que d'une certaine manière, le groupe a développé un univers qui lui est propre tant visuellement que dans ses paroles, quant à sa musique, elle est efficace même si je trouve que le disque suivant lui rendra davantage justice.