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Jaz Coleman (chant), Geordie (Kevin "Geordie" Walker) (guitares), Youth (Martin "Youth" Glover) (basse), Geoff Dugmore (batterie), Nick Holywell-Walker (synthétiseur)
Deux ans après le pharaonesque et technoïde Pandemonium, Killing Joke poursuit dans la même veine mystique-moderne, peaufinant la formule en ajoutant de judicieuses touches de guitare sèche à son rock indus supra-dansant et tribal. Je vais pas y aller par quatre chemins : je préfère ce Democracy à Pandemonium, malgré son défaut d'enrobage. Car s’il y a quelque chose qui laisse à désirer en fait, ce ne sont sans doute pas les compositions comme beaucoup aimeraient le faire croire, mais la production, encore que comme pour chaque disque du groupe elle aie son cachet unique, sa personnalité qui le distingue des autres. Loin d’être honteuse mais pas assez maous à mon goût, elle manque de punch et de clarté, en plus d’être avare en lisibilité : les guitares sont mixées en retrait, et les riffs sont difficilement perceptibles, à tel point qu’on a par moment l’impression d’un brouillon métallique continu sur lequel viennent se greffer les sonorités indus/techno. En revanche, s’il y a un truc franchement appréciable ici, c’est sans conteste la voix du père Coleman, mon prophète à gros sourcils préféré. Mais a-t-il jamais failli, je vous le demande ? Il est tout simplement phénoménal : sa voix oscille entre douceur et rugosité avec une souplesse incroyable, sa mutation vers un timbre rocailleux à la Lemmy est désormais évidente, et sa capacité d’envoûtement garde toute sa fraîcheur de l’époque new wave : illuminée et occulte, le genre de voix qui soulève les foules quoi, le genre qui te donne envie de hurler, de te battre. Sur ce gros magma bouillonnant de guitares et de sons technoïdes ingénieusement enfoncés dans la matière organique plane cette voix, dont la mystique n’a jamais été aussi forte, portée par des paroles encore plus politiques, historiques, pessimistes : écoutez moi ce superbe "Medecine Wheel" les gars, non non, pas le flûtiau, la voix, la voix, merde ! Pour peu ce foutu refrain m’en ferait oublier tout le reste. Des titres tribaux et foncièrement techno comme "Aeon" (qui rappelle "Mathematics Of Chaos") ou l’excellent "Intellect" (dans lequel Jaz prend un timbre de voix arabisant, génial), se mélangent à des pièces porteuses du même venin qu’on pouvait trouver dans Extremities (le superbe "Pilgrimage", dans la lignée de "Solitude", le féroce "Another Bloody Election" ou "Prozac People" et "Democracy"). Les sonorités synthétiques font en sorte d’étoffer l’ambiance, hélas aussi d’adoucir le son d'un Geordie bien moins valorisé que d'habitude… mais rien de dramatique de ce côté-là, juste un camouflage d'époque peut-être. Quatre ans plus tard, l’éponyme numéro deux remettra Killing Joke sur le devant, avec une production bien plus carrée à la Rammstein faisant le lien direct avec "Millenium" le tube de Pandemonium et reléguant un peu dans l'oubli ce Democracy unique… qui malgré son statut d'album méprisé est sans conteste d’un des plus envoûtants de la formation. Mais ça, il faut un certain temps pour s’en rendre compte, car au début tout semble un peu trop... technoïdo-touffu... et l'oreille a du mal à accrocher. Quoiqu'il en soit, puisque nous sommes (pour l'instant, Jaz ?) en démocratie, moi, je vote.
note Publiée le lundi 31 décembre 2007
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Refrains terribles en effet... Et une dimension acoustique unique dans la disco de KJ.
Bonne réponse, même si tu en oublies au moins 8 autres !
medicine wheel
Et c'est lequel ?
j'en retiens un seul