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Johann-Sebastian Bach (1685-1750) › "Actus Tragicus" Cantates BWV 4, 12, 106 & 196

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Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 15:42
improbable      dimanche 17 septembre 2017 - 22:18
MaxwellsDemon      dimanche 8 mars 2015 - 08:11
Painkiller      samedi 29 décembre 2007 - 02:46

28 titres - 70:23 min

  • 1-8/ Christ lag in Todes Banden BWV 4 (19:50) - 9-16/ Gottes Zeit ist der allerbeste Zeit BWV 106 (18:14) - 17-21/ Der Herr denket an uns BWV 196 (10:13) - 22-28/ Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen BWV 12 (21:52)

informations

Eglise St. Osdag, Heustadt-Mandelsloh, Allemagne, avril 1999.

line up

Cantus Cölln, Konrad Junghänel (direction) : Johanna Koslowsky (soprano), Elisabeth Popien (alto), Gerd Türk, Wilfried Jochens (ténors), Stephan Schreckenberger (basse) ; Andrea Keller, Werner Ehrhardt (violons), Antje Sabinski, Claudia Steeb (altos), Werner Matzke (violoncelle), Jean-Michel Forest (violone), Imke David, Lorenz Duftschmid (violes de gambe), Ute Hartwich (trompette), Katharina Arfken (hautbois), Karin van Heerden, Beate Knobloch (flûtes à bec), Lorenzo Alpert (basson), Carsten Lohff (orgue).

chronique

  • baroque/musique vocale sacrée

On n'est jamais avare de clichés lorsqu'on aborde la musique de Bach, compositeur théologique par excellence, qui, de même que Bruckner ou Messiaen, composa à la gloire exclusive de Dieu. Lui protestant, les deux autres catholiques, leur musique est une antenne, une liaison directe vers l'au-delà. Il en va ainsi des cantates de l'ami Jean-Sébastien, le pan le plus monumental, inépuisable, de son oeuvre. Ce disque en regroupe quatre, qui chacune frappe au coeur plus qu'à l'esprit (mais cette opposition est-elle bien raisonnable ?), cantate funèbre pour la BWV 106, de lamentations pour la BWV 12, cantates composées en des occasions moins graves pour les deux autres, qui n'en sont pas moins émouvantes. Là où Bach se révèle être le génie le plus absolu, apogée et synthèse de la musique baroque, c'est dans l'art du contrepoint, dans cette manière de faire s'entrelacer différentes mélodies dans le même temps musical, de réussir ce miracle qui consiste à les faire résonner ensemble alors qu'elles ne font que se croiser dans un vertigineux labyrinthe. Oui, c'est pris de vertige que l'on écoute le premier verset de "Christ lag in Todes Banden" (Christ gisait dans les liens de la mort) tant le contrepoint est à la fois complexe et enivrant, les quatre voix s'y enchevêtrent, les cordes et les vents se mêlent au tourbillon mélodique en ajoutant de nouvelles lignes : on ne sait plus qui fait quoi, qui est où... l'exaltation nous prend devant cette polyphonie démente. Et les six versets suivants, sous la forme de variations, sont à l'avenant. Mais dans leur simplicité également, les mélodies de Bach peuvent être foudroyantes : écoutez l'écho donné par la soprano au centre de la cantate "Actus tragicus" sur le vers "Ja komm, Herr Jesu !" ou bien encore par le ténor sur le mot "Paradies" un peu plus tard. Les introductions instrumentales qui préparent chaque cantate paraissent couler de source et fournir une introduction juste, à la fois dans la tonalité et dans l'humeur, autres moments de bonheur musical simple, douloureux aussi, avant la résolution "optimiste" qui conclut invariablement (écoutez les pleurs de la Sinfonia de la BWV 4 et de la 12, notamment). Et ces choeurs que le Cantus Cölln sait faire vibrer d'une ferveur sans pareille, malgré le choix d'une sobriété exemplaire dans les moyens. Oui, car je me dois également de parler de ce disque en particulier. Konrad Junghänel y a choisi de faire chanter toutes les voix à un chanteur par partie, que ce soit dans les soli ou dans les ensembles : ils sont donc quatre au maximum, et ce choix radical, qui n'était jusqu'alors qu'une hypothèse musicologique qu'aucun interprète n'avait su rendre de manière convaincante, se révèle ici merveilleux, jouissif au possible : non seulement on ne perd rien de la profondeur et de l'émotion qui émane de ces cantates, mais on y gagne considérablement en transparence, en clarté. Un petit miracle supplémentaire dont on ne remerciera jamais assez le Cantus Cölln. Pour vous en convaincre, commencez par vous consacrer au choeur "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen" (Pleurs, lamentations, tourment, découragement), où chaque chanteur fait monter tour à tour sa plainte vers les cieux, avant de se répandre dans les mots "Angst und Not" (angoisse et détresse) comme sur un cercueil céleste. Tragique, beau à pleurer. Comme le dit la cantate BWV 196, "Der Herr denket an uns" (Le Seigneur pense à nous).

note       Publiée le samedi 29 décembre 2007

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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    Double uppercut. Fatalité. Patauge dans le sludge du Jourdain.

    MaxwellsDemon Envoyez un message privé àMaxwellsDemon

    je contreattaque

    Note donnée au disque :       
    kualgretfa Envoyez un message privé àkualgretfa
    Ce n'est pas la question. On ne peut pas évaluer la musique populaire et la musique savante (toutes zones géographiques confondues) de la même façon, ni même les comparer. Evidemment, il y a des oeuvres de classique moins bonnes et ce n'est pas une histoire de note. Et puis ceux qui en appellent à leur 6 mois de conservatoire et à leurs années de musicologie me font marrer, comme si c'était un gage de qualité (c'est dans ces catégories que j'ai rencontré les pires crétins, mais c'est loin d'être une généralité).
    Painkiller Envoyez un message privé àPainkiller
    6/6 a tous les coups c'est un peu ridicule, ça voudrait dire que qualitativement tout est égal dans la musique classique, alors qu'à la base la note sert à séparer l'ivraie du bon grain.
    Note donnée au disque :       
    juj Envoyez un message privé àjuj
    pasqu'une compo de grande musique, y a pas de références, d'emprunts ? mes souvenirs de conservatoire sont trop loin pour les exemples, mais pas pour les principes ... bref, il vaudrait mieux un topic - mais pourquoi diable ai-je l'impression qu'il existe déjà ?