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Butthole Surfers › Independent worm saloon

cd • 17 titres • 62:12 min

  • 1Who Was In My Room Last Night?04:09
  • 2The Wooden Song03:50
  • 3Tongue02:06
  • 4Chewin' George Lucas' Chocolate00:43
  • 5Goofy's Concern03:03
  • 6Alcohol03:19
  • 7Dog Inside Your Body03:06
  • 8Strawberry04:08
  • 9Some Dispute Over T-Shirt Sales02:06
  • 10Dancing Fool02:59
  • 11You Don't Know Me02:41
  • 12The Annoying Song02:40
  • 13Dust Devil06:39
  • 14Leave Me Alone02:25
  • 15Edgar03:34
  • 16The Ballad Of Naked Man06:05
  • 17Clean It Up08:39

informations

Mixé par Pat McCarthy. Produit par John Paul Jones.

Artwork par Paul Leary.

line up

Gibby Haynes (chant, guitare), John Paul Jones (basse), King Coffey (batterie), Paul Leary (guitare, banjo, chant), Jeff Pinkus (basse)

chronique

  • noise rock/grunge foufou/couché médor

Si l’on évoque les conséquences du revirement post-Nirvana des années 92-94, il y a quelques cas assez singuliers impossibles à éluder. Du genre : les Butthole Surfers sur une major. La blague du siècle ! Ces énergumènes, ivrognes patentés doublés de farceurs orduriers, étaient les héros d’un Cobain friand de bizarreries white-trash, et tout, de leurs pochettes terrifiantes de mauvais goût à leur humour inepte et extra-terrestre (je ne parle pas de leur nom…) aurait du dissuader les pontes de Capitol de les signer. Enfin, regardez, leur disque précédant celui-ci s’appelait « Hairway To Steven » ! Qu’est ce qu’ils y ont gagné ? Eh bien, à priori, la blague a du arriver aux oreilles de John Paul Jones, le bassiste du Zep, puisque celui-ci a produit ce sixième opus du groupe, j’ai nommé « Independant Worm Saloon » ! Rien de moins ! Certains ont du jaser quand ils ont vu ça : Les Butthole signent, les Butthole se font produire par Mr « Arrangements super léchés » (les passages acoustiques à tomber du Zep genre « Going to California », voyez genre ? ) bref, en un mot : les Butthole, surfaits ? Eh bien non, monsieur ! Grace à la méchante hype et au clip/cartoon drolissime de « Who was in my room last night » (un classique, tout simplement, entre Raw Power version quadragénaire et les Queens du premier album), je tombai sur ce skeud au beau milieu d’un bac à soldes incroyablement bordélique d’un supermarché à… Andorre ! C’était bien avant que « Who was… » soit inclus dans Guitar Hero II (une distinction bien plus noble que le rock’n’roll hall of fame), que ce soit dit ! Autre surprise : John-Paul Jones leur a taillé une production énorme et sans compromis. Rien à voir avec le son ample et majestueux du Zep des années hard rock… « The Wooden Song », comme son nom l’indique, est faite de bois. Du même bois duquel se chauffait Jean-Paul Jaune et ses comparses en 70, dans leur manoir anglais, lors de l’enregistrement de la mythique face B de « Led Zep III ». On imagine bien Haynes et les autres lui tenir la jambe dans le studio : « bon allez, Jean-Paul, fais nous le même son que sur Gallows Pole, on te promets qu’on va arrêter les gros mots le temps d’une chanson et sentir le patchouli ». Le résultat est cette superbe ballade pour (grasse) matinée brumeuse, émaillée de solos 70’s qui fleurent bon la chevelure (grasse) au vent. Oui, parce que bon, ça commençait un peu trop à sonner comme R.E.M., c’t’affaire ! Le même contraste se retrouve sur « Tongue », hésitant entre mélodie tout à fait passable en radio et irruptions psyché ou de tam-tams incongrus qu’on retrouvera l’année d’après chez Beck. Nos Surfeurs, sur cet album, ne rentrent jamais franchement dans le lard, préférant rock’n’roller sauvagement en projetant la bière imbibant leurs cheveux à force de headbangs répétés, nous éclaboussant de cette substance rance et aigre comme s’il s’agissait d’une eau bénite…Il va de soi qu’en 93, les éclaboussures projetées par nos Surfeurs sur Capitol (et non pas sur l’Atlantic comme les Melvins hélas) n’auront jamais été aussi loin. Exemple ? « Dust Devil », incursion stoner de folie sur un semi-remorque lancé à 140, coiffé d’un bouchon de radiateur nommé « Screams of ecstasy » ! « Dancin Fool , malgré son titre, n’est pas une reprise du Zappa des années disco parodique (quoique l’ambiance crado s’y prête) mais bien une ruade quasi instrumentale à la guitare toute puissante qui soulève des vagues, des rouleaux sur lesquels les Surfers s’en vont tranquillement, tandis que l’auditeur est pris dans la tempête tel un porte-avion balloté de haut en bas par l’océan vert caca d’oie comme un fétu de paille. Fermez les yeux, et il ne manque que les sensations. D’une manière générale, Paul Leary règne en maître sur « Independant ». Doté d’un son colossal, ivre de solos qu’il met partout il usine du riff gras-i-ssime sur le quasi indus (et un peu emmerdant) « Dog Inside Your Body », quand Gibby Haynes ne reprend pas carrément « Jesus Built My Hot Rod » de Ministry (c’était lui qui chantait, deux ans avant…) sous le titre « Some dispute over T-shirt sales », le tout en mode noise-rock à fond. Mais LE tube de cet album bordélique, c’est « Strawberry ». Sans jamais exploser, la tension y est cultivée, alimentant une mélodie en osmose avec la guitare qui speede toujours autant. Un peu le contraire des Pixies ou de Nirvana qui alternent couplets tout calmes et refrains bombardés. La très débile et rigolote « Annoying Song » sera le deuxième single, suicide commercial en règle alors que des tubes tels que « Strawberry », « Wooden Song » ou le sympathiquement mélodieux « You Don’t Know Me » dorment parmi les 17 titres du skeud. Reste le psychédélique « Edgar », ou Haynes oublie enfin ses effets de voix putassiers, et un « Ballad of Naked Man » anecdotique pour rigoler où John Paul Jones prend la basse, et Leary le banjo qui, en toute logique, devrait convaincre quiconque de couper la musique avant le délire bruitiste « Clean It Up » (qui comme son nom l’indique, ne demandait qu’à passer à l’aspi)… Bref, on était pas loin du chef d’œuvre, il aurait juste fallu… ratiboiser ! Que font les directeurs artistiques, je vous le demande ?

note       Publiée le jeudi 27 décembre 2007

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La version originale de “Some Dispute Over T-Shirt Sales” plus connue sous le nom "Jesus built my hot rod"

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luapluap Envoyez un message privé àluapluap

Ça fait parti de ses albums limite mainstream par des freaks, vraiment génial (et me fait beaucoup penser à Californication des RH niveau ambiance/qualité).

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chaos Envoyez un message privé àchaos

d'ailleurs Electric Larryland vaut bien une p'tite chro non ?

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chaos Envoyez un message privé àchaos

Les solos de Dust Devil sont juste démentiel waaaw

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julius_manes Envoyez un message privé àjulius_manes

Il est bien bon celui-là. Un bon concentré punk-rock-noise-ricain bien putassier... bien bon pour se défouler... 4,5/6

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin
@boumbastik : je te conseille le premier album éponyme des Butthole Surfers, ça te parlera peut-être plus. Celui-là, je le trouve franchement déjanté et noisy ;-)
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