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Tuğçe Şenoğul › Gölgelerine

téléchargement • 9 titres • 36:03 min

  • 1Evi Bulacağım4:24
  • 2Bıraktığın İzler5:24
  • 3Bif Of3:58
  • 4Kaptan2:47
  • 5Kaçıyorum Bak4:06
  • 6Onun Karanlık Huyları3:38
  • 7Bunu Sana Demiştim3:16
  • 8Derbeder Dünya4:32
  • 9Senden Korktum Ben4:01

informations

chronique

  • un soir dans un sombre cabaret...

No hay banda. Orkestra yok. Il n’y a pas d’orchestre. Ceci est une illusion. Dans les ombres projetées des draperies du cabaret, Tuğçe Şenoğul apparait comme une forme insaisissable. Issue de l’underground musical d’Istanbul, elle officiait déjà quelques années auparavant au sein du duo indus-folk-bricolo lo-fi Seni Görmem İmkansız avec Gaye Su Akyol et la voilà accompagnée de Görkem Karabudak (Bubituzak) et Taner Yücel (Jakuzi) pour une invitation à se lover dans les ténèbres. Aussi grave que sensuelle, la voix de Tuğçe trouve dans un écrin électronique aux reflets inquiétants le parfait habillage pour ses chansons. Les rythmiques aux syncopes moroses et les guitares qui crissent viennent s’enrouler autour de grandes cordes synthétiques, donnant une esthétique de grandiose factice, de cabaret gothique, de théâtralité retorse. Suivre Tuğçe dans les ombres est aussi risqué que de s’engager sur la voie du joueur de flute de Hamelin. Autant héritière de la déprime trip-hopesque bristolienne que contemporaine d’une certaine soul poisseuse et tordue (aussi dénommée r’n’b alternatif par les plus procéduriers), c’est dans un univers de chanson aux paillettes noires de jais qu’elle plonge ses auditeurs, la rive orientale de la ville plongée dans une matière sonore suave et pathétiquement mélancolique. C’est que même la fameuse musique de taverne, bricolée avec quelques synthétiseurs de rien du tout, n’est pas si loin : « Kaptan » fait son office avec merveille, évoquant les karaokés sinistrés de bars paumés aux heures abandonnées de la nuit. Le charme de Tuğçe y est follement vénéneux sous ses oripeaux lo-fi qui prêteraient alors à ricaner vu de notre Occident trop sûr de sa Grande Culture. D’un seul geste, elle rappelle aussi à notre bon souvenir ce que le trip-hop avait de plus fascinant le temps d’un « Kaçıyorum Bak » hérissé de riffs acérés (Adrian Utley es-tu là ?), et toujours une voix de miel empoisonné. Pour regretter ses moments tombées dans l’abîme, la gueule dans le rakı, Tuğçe procure quelques ritournelles bienvenues, aussi désuètes paraissent-elle, avec sur « Bunu Sana Demiştim » des arrangements synth-pop à l’élégance cristalline désinvolte. Toute une palette de tons, entre noir et gris foncé surtout, qui se dévoilent au fil de ces quelques morceaux qui sentent bon les fins de journée harassées et les matinées qui débutent à midi dans les cafés. De la musique pour qui n’aime pas trop le soleil, pour qui se plait à se dissimuler derrière des tentures pourpres et se laisser aller au spleen des crépuscules. Tuğçe est une drôle de créature, son album une nuit blanche passée accroupie dans des recoins sombres…

note       Publiée le dimanche 10 juin 2018

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