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Gustav Mahler (1860-1911) › Symphonie n° 3

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gregdu62      vendredi 30 juillet 2021 - 20:56
Dead26      jeudi 28 janvier 2021 - 19:33
boumbastik      mercredi 28 octobre 2020 - 23:20
Darkanar      lundi 6 février 2017 - 21:21
devin      dimanche 13 février 2011 - 22:20
GinSoakedBoy      lundi 27 avril 2009 - 19:55
mroctobre      lundi 24 décembre 2007 - 14:28
Arno      dimanche 23 décembre 2007 - 18:11

6 titres - 105:07 min

  • 1/ Premier mouvement (37:40)
  • 2/ Deuxième mouvement (9:08)
  • 3/ Troisième mouvement (17:56)
  • 4/ Quatrième mouvement avec alto solo (9:03)
  • 5/ Cinquième mouvement avec alto et choeurs (4:49)
  • 6/ Sixième mouvement (26:03)

informations

1961

Charles Adler, tout comme Bruno Walter, fut l'élève de Mahler et recueillit les ultimes changements dans la partition de la bouche même du compositeur. Son interprétation est l'inverse d'une version lisse, d'une version à "beau son" ; elle est complètement écorchée, violente, tourmentée - bref, mahlerienne.

line up

Hildegard Rössl-Majdan (alto), Walter Schneiderhan (violon), Eduard Koerner (cor de postillon), Les petits chanteurs de Vienne (choeur), Orchestre du Wiener Konzertverein, Charles Adler (direction).

chronique

Entre romantisme finissant et modernité échevelée, Mahler concentre en lui tous les excès, toutes les impudeurs, toutes les démesures. Faisant éclater la grande forme symphonique dont Bruckner (soucieux de l'unité du tout) fournissait encore un modèle d'achèvement ; faisant chuter la grandeur et l'éclat de l'orchestre wagnerien, Mahler laisse place à l'émotion brute, étourdissante. C'est l'homme du chaos, l'homme du vertige, l'homme des gouffres - gouffres dans lesquels la musique a ce pouvoir, insensé, unique, de nous plonger. De son oeuvre surgit en outre une dimension tragique inédite, des visions d'horreur prémonitoires de ce que le XXème siècle prépare. Alter ego musical d'un Kafka, Mahler projette ses angoisses, qui sont aussi celles des temps à venir. Sa troisième symphonie (1897) est la plus longue, mais aussi, peut-être, la plus grande, fresque tour à tour effroyable et miraculeuse, immense défilé d'émotions contraires. Certes, il y a un "programme", une inspiration qui se plonge dans la pensée de Nietzsche, mais ce programme importe peu : la gigantesque troisième est une symphonie-monde. Le premier mouvement est déjà une symphonie à lui tout seul ; il contient en lui-même tous les autres. Jamais Mahler ne sut mieux qu'au cours de ces trente-sept minutes cosmogoniques tenir un auditeur en haleine. Se déployant à partir d'un thème grinçant et inquiétant, l'angoisse sourde qu'il dégage finit par exploser en un motif sombre, lourd, qui le rythmera tout du long. Mahler maintient à merveille la tension par les trémolos des violons. En contrepoint lumineux survient un thème aux apaisantes vibrations. Entre l'exposition et la réexposition (si ces termes empruntés au vocabulaire "classique" conservent un sens ici), un énorme enchevêtrement de marches militaires, de musique populaire et de fanfares de cirque - tel le monde "humain" pris en étau par une force qu'il engendre mais qui le dépasse. Les deux mouvements suivants constituent en quelque sorte un intermède quasi-"pastoral", plus léger, à l'orchestration chatoyante ; ils teintent la vision mahlerienne d'une touche d'optimisme, jusqu'à la lumière obscure, ternie, du quatrième mouvement dont le chant de l'alto enjoint pourtant les hommes à "prendre courage". Nouvelle sensation de joie éphémère (mais incertaine) avec le choeur du cinquième mouvement - de courte durée cependant. Enfin vient le monumental sixième mouvement, qui répond au premier. Il s'agit d'une sorte d'immense ascension, d'un crescendo intense et bouleversant (autant que le fameux adagietto de la cinquième) de vingt-six minutes, qui agit par vagues de plus en plus fortes, flux, reflux, comme si l'auditeur devait être progressivement submergé. Les cordes débutent seules une lamentation qui vient se teinter d'espérance ; elles seront amplifiées par les vents, puis déchirées par les cuivres. La manière dont Mahler manie sa palette ici préfigure bien Messiaen. Les plans commencent par se juxtaposer avant de se confondre, et de gonfler jusqu'à une conclusion orgasmique. Le dernier rayon du crépuscule romantique.

note       Publiée le dimanche 23 décembre 2007

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    boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

    Claque.

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    Darkanar Envoyez un message privé àDarkanar

    Vécue en concert ce samedi à l’Auditorium de Lyon ; cette symphonie a le pouvoir magique de vous saisir les tripes et de vous les remuer pendant 1h45 ! Tuerie ! (Au passage, mention spéciale aux merveilleux 4è et 6è mouvements !)

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    Arno Envoyez un message privé àArno

    La mégalo à son apogée... Grandiose...

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    matstriker Envoyez un message privé àmatstriker
    Et merci le service public !
    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar
    je tiens à dire - à titre informatif - que je lis avec attention toutes (oui, toutes) ces chros de classique, et que la prochaine fois que je mets les pieds dans une médiathèque ou dans un endroit ou on vend des vinyles classiques à 1 euro pièce (ce qui est donné pr ce que c'est quand on y réfléchit), j'essaierai de choper les oeuvres chroniquées par trimy et sk. faudrait que je les note sur un papier par contre, parce que pour s'en rappeler de tête...