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Dead Can Dance › Spleen And Ideal

  • 1985 • Virgin VG 50422 • 1 LP 33 tours
  • 1985 • 4AD CAD 512 • 1 LP 33 tours
  • 1994 • 4AD 45547 • 1 CD

cd • 9 titres

  • 1De Profundis (Out of the Depths of Sorrow)
  • 2Ascension
  • 3Circumradiant Dawn
  • 4Cardinal Sin
  • 5Mesmerism
  • 6Enigma of the Absolute
  • 7Advent
  • 8Avatar
  • 9Indoctrination (A Design for Living)

informations

1985

chronique

  • mystique pur

Dieu que ce disque est beau ! C’est avec cet album que Dead Can Dance mit définitivement tout le monde à genoux… Il s'agit là d'une œuvre totale qui aura vite fait de rappeler à certains fans éperdus des suivants que Within The Realm Of A Dying Sun n'est pas sorti par hasard. Brendan et Lisa tutoyaient déjà les cieux, ici. Le travail par rapport à l'éponyme équivaut à un pas de géant, et crée un pont essentiel entre lui et le successeur. On comprend mieux comment Dead Can Dance a appris à faire danser les morts en constatant la métamorphose fulgurante qu’il a vécu. Sur Spleen And Ideal, les influences post-punk ont totalement disparu. Le son est plus ample, les atmosphères plus sublimes que jamais, nous rapprochant du Sacré en une suite de mouvements dont l’aura cérémoniale n’a d’égale que la magnificence (j’admets que la phrase est lourde mais voilà… ce disque est beau, incroyablement BEAU, vous saisissez le sens du mot BEAU, mmmh ? Voilà). Lisa et Brendan varient les ambiances, et incorporent des bribes d’atmosphères médiévales, un nouveau paramètre de création qui sera déterminant pour la suite de leur carrière… Même si le disque puise son inspiration (textuelle du moins) dans les textes de Baudelaire, c’est davantage un voyage ésotérique dans des Temples perdus qu’il m’évoque, un pèlerinage dans les paradis de chair et de pierre, la découverte d’une nouvelle religion sans frontières, entre l’Autel et les Tombeaux… Trompettes moyenâgeuses, pianos, orgues, violoncelles, yang ch'in et chœurs grégoriens contribuent à l'érection de ce grand palais gothique, à la stabilisation de ces myriades d'âmes en perpétuelle lamentation. On évolue dans divers lieux, mais l’impression qui domine est celle d’un voyage, un voyage spirituel… Après l’introduction religieuse "De Profundis" (un martèlement lent et pesant, comme une entrée dans l’Église, puis… les cloches du temple, le mantra des sacristains) on plonge dans ces ténèbres mystiques, on se laisse imprégner par la grâce, le flux et reflux des âmes chagrines qui dansent ici, le regard abyssal d’"Ascension", la gothicité absolue des vagues, les suites percussives… On pleure, tout simplement. Quand le disque s’achève sur un "Indoctrination" grandiose, on comprend que ce voyage ne fût pas vain. Il nous a enrichi… Comme si Dieu nous avait touché du doigt, comme si les statues de la grande Basilique de Saint-Paul Hors-des-Murs s’étaient mises à larmoyer sur nos corps tremblants, comme si le grand Narthex avait laissé entrevoir la Toute Puissance Divine, nous permettant d’embrasser le Seigneur avec la langue le temps d’une communion spirituelle… Je ne suis pas croyant, mais j’y crois. C’est toute une sensation de soulèvement, d’apaisement, d’élévation que transmet cet album aux bêtes impies que nous sommes… Les lamentations déchirantes de Lisa Gerrard prennent à bras le corps, soulèvent, transcendent tout. C’en est beau à chialer. Beau à s’envoler… mais attention à l’atterrissage. Car la réalité semble toujours bien fade après un album de Dead Can Dance, et celui-ci ne déroge pas à la règle. Je le dis et le répète, pour que jamais ces mots ne sortent de vos têtes : Spleen And Ideal est un disque d’une puissance mystique monstrueuse, abyssale, un album au goût d’absolu… Une véritable Cathédrale, un Monument érigé face à vous, dans lequel vous pouvez pénétrer… voir… voir la divinité gothique… admirer ses gestes emplis de grâce, de majesté… contempler son visage pétri de bonté mais si pur qu’il vous tétanise, que rien ne semble assez grand ou assez haut pour le souiller. Dès l’instant où vous scrutez l’abîme, dès l’instant où vous longez les colonnes de marbre, les voûtes renversantes, à la seconde même où vous faites face à son visage, les yeux de la Divinité s’ouvrent si grand que le Ciel entier se reflète en eux, puis soudain, une lumière aveuglante jaillit de ses orbites, transperçant les nuages jusqu’aux confins de la voûte céleste… Après l’écoute de Spleen And Ideal, vous ne saurez qu’une chose : Dieu a pitié de nous, et son impuissance face à la stupidité des hommes a engendré une musique dont l’infinie beauté nous permettra de vivre en harmonie avec le reste du Monde, à défaut d’avoir à le comprendre où à l’aimer. Et puissent les minuscules figurines que nous sommes rester humbles face au gigantisme du Sacré… Ainsi soit-il.

note       Publiée le vendredi 21 décembre 2007

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Note moyenne        47 votes

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SEN Envoyez un message privé àSEN

ça reste immense à chaque fois, après plus de 30 ans d'écoute régulière j'éprouve toujours les mêmes sensations !

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Olivista73 Envoyez un message privé àOlivista73

Quel disque magnifique ! Mais ce n'est pas donné à tout le monde, un tel disque ça se mérite. Dieu quelle inspiration, quelle ambiance, "cardinal sin" brrrrrrr! A garder précieusement.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Je viens de me procurer l'oeuvre en question au format vinyle un prix raisonnable, voilà qui illumine ma journée. Si je pouvais également trouver "Within the realm of a dying sun"...

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allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Oui oui oui j'adhère à la secte des adorateurs de spleen & ideal à genoux Corbackouné ( et en plus la pochette du skeud est la plus trippante du monde! ) .

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Un album superbe. Des pistes comme Enigma of the Absolute ou Avatar font parties de mes morceaux favoris du groupe. Certains passages ne sonnent pas aussi inoubliables en revanche, je lui préfère le suivant.

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