Primal Age › A Hell Romance

Vous dire que je chronique ce skeud par hasard serait vous mentir - étant normand, Primal Age a pas mal marqué mes premiers pas boutonneux dans le monde du hardcore avec leur "Light To Purify", véritable tuerie hardcore-metal de la fin des années 90, précieusement rangé entre mon "Truth's Last Horizon" de From The Dying Sky et mon "Dead Man Walking" de Arkangel... Récemment reformés (après une "parenthèse" Absone toute aussi bandante), c'était avec une certaine impatience que j'attendais ce skeud. Alors quid de ce "Hell Romance"? Après une magnifique intro doomy bien triste, le constat se pose : tu t'en doutais, maintenant c'est confirmé, tu sais que cet album va beaucoup miser sur le physique. Tout d'abord esthétiquement, c'est plus que soigné, dans le genre prod énorme US (Alan Douches touch) : mur de grattes, batterie tellement propre que tu te demandes parfois si elle est pas triggée (ce qui donne un rendu assez disgracieux sur les blasts par exemple), basse incompréhensiblement noyée dans le mix... Une plastique de rêve donc, bien que justement très plastique et donc assez impersonnelle. Allez, l'essentiel n'est pas là : passée cette semi déception, ça tabasse comme il faut, l'album est bien physique aussi niveau décharge d'énergie - ça poutre, ça envoie, etc (putain, "Against The Grain", le tube !!!)... Là dessus on est servis, y'a pas à chier. Primal Age te donnent toujours envie de mouliner comme un bâtard (après avoir poussé la table de ton salon), avec leur edge metal ultra efficace rempli à craquer de beatdowns / mosh parts / tout le tralala. Une grosse dose de metal a aussi été réinjectée à la machine - Mehdi (ex-Fatal) ramone as fuck à la double, le chant de Didier sonne presque comme celui du bon vieux John Tardy, et surtout l'ambiance est sombre, tragique - belle et bien présente tout le long de l'album. J'irais même jusqu'à dire que c'est le gros point fort de ce nouveau Primal Age, et par la même occasion ce qui sauve cet album d'un certain conformisme plastique ambiant ; au-delà de l'efficacité riffistique pure et dure, et quoique assez discrets, quelques plans dissonants et presque beaux (rappelant le spectre de Absone) ont réussi à s'imposer, pour mon plus grand plaisir ("Genesis Of Our Self End", "...Tragic Prophecy - Verse Omega"...). Alors certes, "Hell Romance'" a ses défauts, à commencer par une certaine monotonie, un son assez cliché et quelques plans parfois dispensables à mon goût (bien que toujours efficaces), mais parmi les sorties "hardcore" actuelles à 90% viciées par le metal suédois et le mascara sous les yeux, ce bon gros disque sombre, classe et intègre fait bien plaisir. Checkez ! 4,5/6