Deranged › Deranged

Pfiouuuu, et ben pour être pas fin, il est sacrément pas fin l'éponyme de Deranged... Forfait 3 riffs pour parfois 4 minutes la piste au début de l'album, on a intérêt à les aimer. Ça tombe bien, ils sont vraiment bons. Très rythmiques, incisifs, jonglant avec l'extrabasse crasseuse et l'aigu dégoulinant, et parsemés de solos genre "hey whaou les gars qu'est-ce qu'on s'éclate" qui ponctuent avec bon goût la bouillasse de l'ensemble. Parce que la batterie le vaut bien, les blasts ne sont pas très rapides, ce qui est honnête quand c'est gore. Cependant Rikard Wermen a dû se faire violer par un tom basse quand il était petit, parce qu'il n'y a strictement que de la caisse claire. "Et les breaks alors ?", me demanderez-vous une lueur angoissée dans vos yeux plein d'espoir ? Très simple, y en a un toutes les deux mesures et c'est toujours le même : un arrêt, un roulement de caisse claire, et on repart. À part ça, que de l'efficace qui fait plaisir : frappe dans le temps, toupatoupa, emballez c'est pesé. Alors au début on se dit que quand même, tout ça... Mais en fait ça entretient parfaitement l'aspect mélasse pas propre des compos. Et parallèlement il ressort un putain de groove qui contraste avec le suffoquement ambiant, spécialement sur "Flesh Rebel" où ça sautille sec, on sent l'envie de joyeusement jongler avec des têtes pourries. Quelques mots sur le chant, un timbre reconnaissable rugueux et plein de glaires qui chante avec bonhomie sur le temps, c'est un peu "le brutal death expliqué aux enfants" et c'est nickel. Comble du chic : l'intermède Full Metal Jacket "La Orgia De Los Muertos" qui aère agréablement, parce qu'on est pas des bêtes quand même. Finalement, Deranged signe là son album le plus pâteux et pataud dans un pur visuel de soirée cadavres et plastique. Original et Atypique, il fera le bonheur des petits et des grands.