Blood And Roses › Same as it never was

Bob Short, le guitariste, commence en ces termes: 'Si l'on en croit Andy Warhol, chacun a droit à ses quinze minutes de célébrité, dans le cas de Blood and Roses, nous en avons eu quatorze et demi...'. Je ne connaissais pour ma part rien de Blood and Roses à part un titre sur la fameuse compilation 'The whip' mais à en croire les notes du livret, le groupe a eu sa petite gloire mais de manière très très éphémère. Qu'importe, mon label vénéré, Cherry Red, vient de rééditer l'intégralité de leur maigre discographie, soit un LP, deux minis et quelques bribes de démos enregistrées entre 1983 et 86. Les étiquettes dont Blood and Roses se verront affublés peuvent faire rire (positive punk, hippy punk...); en réalité, ils se situent clairement dans la lignée des groupes post punk goth et leur intérêt pour la philosophie de Aleister Crowley les écarte clairement du punk traditionnel. On songe forcément à Skeletal Family, Siouxsie, de part le chant féminin, quant à la musique, elle s'appuie selon les titres sur la combinaison rythmique/guitare dans une optique très goth old school (le mini 'Love under will'); parfois, notamment sur les morceaux extraits de l'album 'Never is never enough', le clavier est très présent également. Quelques surprises apparaissent de temps à autre, ainsi le côté très rock'n'roll de 'Some like it hot' ou 'Breakdown', instrumental agrémenté de collages de paroles. Basiquement, les Blood and roses ont les qualités requises qu'on est en droit d'attendre d'un groupe post punk goth, des atmosphères efficaces, une bonne pêche, des mélodies solides ('Never is never enough', 'The tower falls', 'ShM YHShVH', 'Necromantra'...). Par contre, les démos des morceaux destinés à un second album qui ne sortira finalement pas ('Crimson dream', 'Sins of the chimera') démontrent une orientation plus rock et un manque d'inspiration flagrant; il n'était peut-être pas si mal que le groupe splitte avant de commencer à déraper (souvenons-nous de l'exemple de Ghost Dance, Skeletal Family...). Bref, fans de goth old school, ce disque est pour vous, et puis, pour ma part, une formation dont deux compositions portent des titres de films de John Carpenter ne peut pas être totalement mauvaise.