Priscilla Hernandez › Ancient shadows, the ghost and the fairy

Le fantôme et la fée...Deux être imaginaires, une dualité symbolique qui exprime au travers d'histoires personnelles les changements, les craintes, les pleurs, les joies, les rêves, les pertes qu'inclut le destin de chacun. Priscilla Hernández, chanteuse, musicienne et illustratrice les a choisis pour nous livrer un album qui sous couvert de monde féérique dévoile beaucoup d'elle-même. Chaque chanson ici-présente a sa propre genèse, sa propre signification, qu'elle soit là pour évoquer de bons souvenirs ou au contraire la douleur de moments pénibles. Beaucoup de mélancolie donc tout au long de ce disque mais également des atmosphères propices à la rêverie. Vocalement, je songe parfois à Enya mais musicalement on évolue plutôt dans une dark wave heavenly, des mélodies doucement rythmées et soutenues par des nappes de synthé, du piano, quelque touches de violoncelle et de guitare. C'est d'ailleurs le principal reproche que je pourrais adresser à Priscilla Hernández, quel dommage que les instruments acoustiques ne soient pas plus présents ! Ils apporteraient sans doute un peu de punch à un album plutôt long et dont les structures restent un brin linéaires; c'est d'ailleurs notable sur 'Lament', l'un des meilleurs titres où le violoncelle apporte un plus indéniable, pareil pour 'Ahora que tu has ido' où il soutient déclicatement le piano. L'autre faiblesse de 'Ancient shadows, the ghost and the fairy' est comme je viens de le mentionner, la linéarité des axes de composition; on finit par s'ennuyer. Le disque propose tout de même dix-neuf pièces, ce qui est, à mon avis, trop. La jeune femme a composé de belles choses, notamment le superbe 'Haunted' (mon morceau favori et sans doute le plus sombre), 'Lament', le poignant 'Facing the dream (closing credits)' ou encore 'Ancient shadow' et 'But if you go', mais je les trouve noyés au milieu de titres plus anecdotiques. Peut-être sont-ce mes goûtes personnels mais je trouve Priscilla particulièrement efficace sur ses chansons les plus tristes ou les plus sombres, son chant y gagne une profondeur bouleversante. Je suis moins sensible aux tentations plus éthérées encore qu'elles plairont sans doute aux amateurs du genre. On sent en effet que la jeune femme s'investit dans son travail avec passion, elle qui a crée son propre label pour garder le contrôle absolu de son oeuvre et qui a illustré tout le booklet de l'album (en réalité, deux livrets avec moult dessins, les paroles en anglais et en espagnol ainsi que l'histoire de chaque morceau). Une artiste à soutenir donc, n'hésitez pas à vous proccurer son cd via le site du fan club http://priscillahernadez.yidnethfanclub.com, peut-être le fantôme et la fée auront-ils de nouvelles histoires à vous murmurer au creux de l'oreille ?