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Iggy Pop › American Caesar

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Demonaz Vikernes      dimanche 25 novembre 2007 - 19:36
born to gulo      mercredi 3 janvier 2024 - 17:39
Klozer      mercredi 11 janvier 2023 - 16:46
asharak      samedi 9 avril 2022 - 22:49
Valer Daviep      jeudi 3 janvier 2013 - 17:49
edenbeast      lundi 26 novembre 2007 - 11:30
nowyouknow      mercredi 18 mai 2022 - 08:44
torquemada      samedi 4 octobre 2008 - 16:06
érèbe      lundi 26 novembre 2007 - 08:24
Nicko      vendredi 5 août 2022 - 15:24

cd • 17 titres

  • 1Character
  • 2Wild America
  • 3Mixin' The Colours
  • 4Jealousy
  • 5Hate
  • 6It's Our Love
  • 7Plastic & Concrete
  • 8Fuckin' Alone
  • 9Highway Song
  • 10Beside You
  • 11Sickness
  • 12Boogie Boy
  • 13Perforation Problems
  • 14Social Life
  • 15Louie Louie
  • 16Caesar
  • 17Girls of NY

informations

Produit par Malcolm Burn. Enregistré à la Nouvelle-Orléans.

chronique

Après une introduction pouacre et vicelarde, c’est parti pour le fun, la crasse, l’envergure Iggy Pop, dans toute sa sauvagerie débridée et son charisme imparable, dans toute sa nuance sans nuance, dans toute sa gouaille, dans toute sa rage, sa bonne humeur pessimiste, ses contradictions, ses longs moments d’« apaisement », ses courts moments de fureur, et, surtout, sa classe naturelle. Y’a une flopée de titres éternels sur ce American Caesar, disque enregistré dans une urgence bienfaitrice et aussi cru et vibrant que l'artiste. Si vous voulez savoir, cet album est pour moi l’un des tous meilleurs de son maître. Ce disque respire, vit, pleinement, et me fout la pêche à chaque fois que je l'écoute. C'est aussi simple que ça. « Wild America » est irrésistible, j’ai rien d’autre à dire sur cette chanson, tout est dans ce riff jongleur, dans ce refrain appuyé, dans cette ambiance jouissive, perverse et cool en même temps. Du p’tit lait. « Mixin’ The Colors » est sensationnelle, sans doute la chanson la plus groovy du lot, que du bonheur comme dirait l'autre, ça t’accroche et ça te lâche jamais… Le reste de l’album est selon le goût et l’humeur, mais je serai bien en peine de vous trouver un seul mauvais titre dans ce pur concentré de joie et d’allégresse zébrées de noir. « Jealousy » ressemble à du R.E.M. avec des couilles. Sublime ballade vicieuse et prenante, à s’envoyer dans son rocking chair en pensant à la dernière fille de mauvaise vie qui t’as brisé le cœur, saoûl de préférence, pour en ressentir pleinement les vibrations positives. Positif, voilà le mot que je cherchais ! Cet album est positif, terriblement addictif et bienfaiteur, il embellit ta journée sans pour autant te la rendre plus ensoleillée, voilà le secret de ce disque. C’est du rock comme seul Iggy Pop sait le faire en vieillissant dans ces années 90 qui ne sont pas les siennes : un rock teinté de blues et de folk, amer et ridé, volontiers pervers, mais avec le sourire s’il vous plaît. Il te dit où aller, te réconforte, te raconte sa vie qui ressemble à la tienne. Sur « Hate », Iggy prend son chant « complètement à la ramasse », quand il se force un peu et que sa voix claire ressemble à celle d’un type qui va lâcher la rampe d’un moment à l’autre. Sur « It’s our Love » il joue à la ballade aérienne et intense, façon Echo & The Bunnymen versus Midnight Oil en version éthylique, et c’est un morceau de la Nouvelle-Orléans qui nous parvient aux oreilles… la petite mélodie tristouille se tortille derrière, on se laisse bercer. Ah, qu’est-ce que c’est beau ! Sur « Plastic & Concrete » et « Boogie Boy », Iggy ressuscite le cadavre des Stooges le temps de slows débridés, et s’amuse avec comme un pantin. Sur « Fuckin’ Alone », ballade cramée et nonchalante, pantelante, belle tout simplement, Iggy se laisse traîner comme une loque par la mélodie, par moments il accélère pour suivre le rythme, mais il va toujours trop vite, ou trop lentement (« iiiiiiiii’m so fuuuuuckin’ alone »). Titre touchant, desséché, aux antipodes de la ballade (oui, encore une, y’en a pas mal sur ce disque) « Beside You », un concentré de pop parfum années 80 versus façon Iguane : chœurs féminins à la Primitives (j’adore les Primitives), un bon gros poil de FM, un refrain téléphoné, mais les couplets ne trompent pas… ce titre-là est bien le seul moment sage de l’album, et même là, Iggy ne se plante pas, alors qu’on sait qu’il a donné dans la daube radiophonique par le passé (se rappeler de la période ‘Real Wild Child’). « Social Life » est une ballade anémique qui annonce, à sa façon, Avenue B. Dépouillée et chantée façon crooner, elle te touche directement au cœur, où te laisse froid, pas de demi-mesure. L’Iguane se marre quand même, et carbure toujours au viandox. Le meilleur exemple est peut être sa reprise de « Louie Louie », le classique rock garage repris par tous les groupes, sur laquelle il s’amuse à mettre du piquant dans les paroles, sans finesse mais avec classe, et à inverser les toniques du refrain (soit « Louaïe Louie » au lieu de « Louie Louaïe »)… délicieux. La sublime « Highway Song » ressemble aux Smiths et à Lou Reed. Enjouée, et un peu arrogante, aussi. Quand à « Caesar », il s’agit tout simplement du titre le plus ambitieux pondu par Iggy dans les années 90 : long de 7 minutes (une éternité pour l’Iguane), c’est une espèce de litanie de guitare obsédante, lobotomisante et répétitive (abrutissante pour faire plus simple) sur laquelle Iggy, dans le rôle d’un ‘César américain’ ou de ses fidèles sujets, pose un phrasé plein de morgue, se fend la gueule par moments, marmonne des trucs, prends plusieurs rôles (on l’entend faire une voix efféminée) balance des « throw them to the lions » à tout va, fait son petit théâtre de subversion délirante quoi… Dans ce disque, Iggy donne tout ce qu’il sait donner. A l’époque où le grunge, à son apogée commerciale, s’apprête à exploser, à l'époque où le monde n'est plus vraiment focalisé sur lui alors qu'il n'a paradoxalement jamais été autant reconnu, Iggy, lui, fait tout ce qu’il sait faire, rien de plus. Du punk cru, de la ballade crasse, de la ballade propre, de la ballade qui part pas au lavage, de la chanson de crooner, du vieux rock faisandé, du blues parfum Nouvelle-Orléans. Et c’est terriblement bon.

note       Publiée le dimanche 25 novembre 2007

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asharak Envoyez un message privé àasharak

Un des meilleurs album de l'iguane que je prends toujours autant de plaisir à écouter.

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surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

Vrai que ces "ooookay ookay" sonnent très Kiedis, ça me plaît aussi beaucoup.

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Y a du déchet ("Boogie Boy", Iggy please... "Louie Louie" non plus, c'était pas la peine, "Shaking All Over" sur Avenue B sera nettement plus réussie), comme de juste sur un disque long comme un album de Busta Rhymes - mais y a du très très bon, alors ça va.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Vu l'effet de "Fucking Alone", je vais devoir le retenter.

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nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

La génération d'après a eu Iggy Pop au p'tit dej tous les matins pendant le générique des zinzins de l'espace, et c'était bien cool.

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