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Peter Christopherson, Cliff Stapleton, Thighpaulsandra, Tom Edwards, Ossian Brown, Jhonn Balance
Voilà une vingtaine d’années que Coil, à force de jouer aux alchimistes, ont fini par trouver la formule qui change toute leur musique en or. Ils auront joué avec la lune, l’espace, les ténèbres, les matières fécales, la magie et la technologie pour arriver à leurs fins. Passé un moment, ils n’avaient plus qu’à frôler les éléments pour en tirer leur essence et émerveiller au possible l’auditeur alors redevenu enfant. Alors, quand la mort vient s’ajouter au mélange, les saveurs prennent une autre dimension, l’émotion retourne lentement sur terre et se mue en recueillement. John Balance, le 13 novembre 2004, alcoolique notoire, perdra l’équilibre dans un escalier et y laissera sa vie. Peter ‘Sleazy’ Christopherson, ex-TG et partenaire de vie de John, décide alors de laisser quelques temps avant de retoucher aux derniers enregistrements et ‘The Ape of Naples’ ne verra le jour que fin 2005. Il s’agit de reprises d’anciens matériaux, de live, de remixes, de bootleg même, reconvertis en un chant du cygne qui signera la fin de l’aventure pour un des groupes les plus inclassables des rescapés de l’indus. On y retrouve un John Balance qui semble déjà au ciel, posant sa voix de façon lointaine, vaporeuse, sur des titres absolument somptueux, qui mélangent tous les instruments possibles (‘Tattoed Man’ et son accordéon). Certains titres font pleurer , d’autres rêver (‘Teenage Lightning 2005’, ‘Amber Rain’), certains font encore peur (le duo ‘It’s In My Blood’ & ‘I don’t get it’). Certains rappellent ce que leur doivent les formations plus jeunes, tels ‘Heaven’s Blade’ qui fait penser à du Tweaker. Mais jamais Coil n’agresse, il affiche un dernier regard humain et serein sur une œuvre à jamais portée vers la Lune et l’irréel, l’impalpable – car John est mort, lui qui le voyait déjà au loin - Pay your respect to the vultures, for they are your future – et laisse sa place à la voix si particulière de François Testory pour le dernier chant, qui emporte avec lui les derniers remords terrestres vers les plus hautes sphères (‘Going Up’). Chaque pas est feutré, chaque son résonne comme une évidence, tous les instruments se sont réunis pour entourer le corps d’un homme qui leur a donné une nouvelle existence. Coil, groupe magique au sens le plus littéral du terme, prend fin ici. ‘The Ape of Naples’ ne cherche pas de respect ou de reconnaissance ; juste de l’empathie et un retour de chaleur. Une lumière s’éteint, un sanctuaire se crée. Redevenons enfant, une dernière fois, et laissons tous un peu de notre bonté à celui qui en a tant donné.
note Publiée le samedi 24 novembre 2007
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Ayant adoré "Fire Of the Mind" sur "Backwards", j'ai jeté une oreille à la version de ce "Ape Of Naples" et elle me rappelle pas mal "Decades" de Joy Division (ce qui n'est pas le cas de l'original). Alors hommage, hasard ou délire de mon imagination ?
Mon colis d'Important Records est arrive ce matin...joie!
Reedition imminente en CD/LP chez Important Records....http://importantrecords.com/imprec/imprec174r
Déliquescence orgiaque et sublime.
Rien à voir ou presque, mais le dernier double album de Gnod est démentiel. Bonne nuit.