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Laibach › Opus Dei

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absinthe_frelatée      dimanche 18 mai 2008 - 12:32
fc      samedi 6 juin 2009 - 08:25
cyprine      samedi 31 mai 2008 - 18:16

cd • 12 titres

  • 1Leben Heißt Leben
  • 2Geburt Einer Nation
  • 3Leben – Tod
  • 4F.I.A.T.
  • 5Opus Dei
  • 6Trans-National
  • 7How the West Was Won
  • 8The Great Seal
  • 9Herz-Felde
  • 10Jägerspiel
  • 11Koza (Skin)
  • 12KRST (Baptism)

informations

Recorded in Ljubljana, studio Tivoli, November 1986. Recording engineer: Janez Krizaj. Mixed at Guerrilla Studio, London, December 1986. Produced by Rico Conning.

line up

Milan Fras | Ivan Novak | Dejan Knez | Ervin Markošek

chronique

LEBEN. LEBEN-HEIßT-LEBEN. LEBEN. LEBEN-HEIßT-LEBEN. Opus Dei est à mes yeux l’album le plus symbolique de Laibach. Le message transmis avec ce disque culte est toujours vrai aujourd’hui, et ce plus que jamais. Alors que certains prenaient leurs reprises de Queen, des Beatles ou des Stones comme des blagues cocasses ou simplement grossières et de mauvais goût, pour ma part j’ai toujours trouvé qu’il y avait une grande noblesse d’esprit derrière ce modus operandi brutal et sans compromis. Quelque chose de fort, de puissant, de beau, de grand, d’universel (envoyez les violons). Transformer des tubes populaires en marches militaires et industrielles aussi glaciales que grandiloquentes, quelle provocation magnifique n’est-ce pas ? Mais limiter Laibach à cet aspect provocateur est à mon avis une grave erreur. Avec Opus Dei, Laibach créé une grammaire nouvelle, une alchimie subtile sous ses airs 'brut de pomme'. Laibach réinvente l’industriel d’avant-garde britannique, pose un son d’une modernité inédite (l’album a plus de vingt ans et semble toujours avoir été enregistré hier), créé un langage sonore inspiré par l’indus des prémices et la culture de son pays, l’Ex-Yougoslavie (aujourd’hui Slovénie). Sur Opus Dei, Laibach pose une pierre fondamentale, tout comme Throbbing Gristle et Test Dept avant eux, celle sur laquelle un édifice d'intérêt historique sera fondé (n’ayons pas peur des mots). Des rythmiques carrées, lourdes et martiales, une voix germanique rocailleuse dont la diction brute ne tombera pas dans l’oreille de sourds (Rammstein bien sûr), et une approche schizophrène et géniale, qui reprend les codes du communisme et du national-socialisme pour les mettre sur le même plans que ceux du rock occidental… le système Laibach est lancé (je vous invite d’ailleurs à décortiquer le graphique sur planisphère un peu tordu à l’intérieur du livret, c’est assez édifiant). Face à ce rock industriel ultra-carré, d’une rigidité et d’une froideur à vous amidonner la colonne vertébrale, difficile de la ramener. Dégrossi, dévidé de tout superflu, « décommercialisé » en somme, le « Life Is Life » de Opus subit un relifting façon marche militaire : basique et glacé, il est repris à deux moments par le groupe, la première fois en allemand (« Leben Heißt Leben ») et la seconde en reprenant les paroles d’origine (« Opus Dei »). A la fois tétanisantes et pompières, ces deux reprises laissent tout simplement sur le cul. Que dire de la cover du « One Vision » de Queen ? Refroidissant et dansant en même temps, un (re)tube immédiat, façon D.A.F., avec une boîte à rythme tuméfiante… Le mode opératoire de Laibach pour reprendre un titre pop/rock FM est fascinant... le quatuor effectue un travail de boucher et de chirurgien en même temps : des morceaux originels, il ne conserve que l’ossature, se débarrassant de la graisse et des abats, et réinterprète les hits de façon glaciale, mécanique, linéaire, nous renvoyant à la tronche l’aspect formaté et déshumanisé de tubes que l’on croit – à tort – pleins de vie, de sentiments. Pour Laibach, le tube est synonyme de totalitarisme. Et ils le prouvent magistralement… en créant eux-même des hits nouveaux, pris, d'une certaine façon, au piège de leur propre jeu pervers. Ils partent à la conquête de l’Ouest et ne manquent pas d’humour pour évoquer leur succès naissant outre-atlantique (« How The West Was Won »), tout en prenant soin de rester froids et rigides, comme toujours. Au regard de la première moitié de l’album, c’est un peu l’impression d’assister à une suite d’hymnes militaires que l’on a. Les synthés imitation cuivres omniprésents, à la fois héroïques et grandiloquents, n’y sont sans doute pas étrangers… l’album, quand il ne sonne pas comme une fanfare congelée, a par instants des relents fortement Wagnériens (« F.I.A.T. », qui, en plus de cela, débute comme une valse un peu tragique et se transforme en martelage robotisé), ou nous présente sa face rock indus carnassière et proto-Ministry (« Leben – Tod ») avec des rythmiques à tuer un buffle. Et que dire de « Trans-National », haletant et surpuissant, une locomotive lancée à pleine vitesse dans nos tympans, comme si le Kraftwerk de Trans-Europe Express était passé en mode TGV. Passées ces pistes de plomb, entraînantes et jouissives, on assiste à quelque chose d’autre… A l’origine conçues pour une pièce de théâtre si mes souvenirs sont bons (et ils le sont, j’ai la pochette sous les yeux), les quatre derniers titres nous dévoilent l’aspect le plus noir et introspectif du groupe… quelque chose de glauque et de lobotomisant. Excepté la dernière piste, plus lyrique, nous avons affaire à trois instrumentaux à base de samples de voix passés en boucle et de mélodies hachées menu… des collages répétitifs superbes et torturés, rongés par un mal étrange venu de l’Est. Trois titres qui vous hanteront à coup sûr pendant longtemps… Pour résumer, et achever cette chronique qui tire en longueur, Opus Dei est un album essentiel et obligatoire, plus encore que les Krst Pod Triglavom, Let It Be et Sympathy For The Devil à venir. Cette oeuvre porte en elle les stigmates d’une époque, d’un contexte politique fort, d’une mentalité provocatrice et avant-gardiste, faisant passer un message puissant derrière son aspect sulfureux. Et si vous n’en avez rien à foutre, il pourra toujours vous faire danser à en suer votre âme et vos tripes. Un monument de subversion et d’intelligence, tout simplement.

note       Publiée le mercredi 21 novembre 2007

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    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    The Great Seal est extraordinaire. On en a envie de courir à cheval dans les plaines avec son glaive.

    Note donnée au disque :       
    fallon Envoyez un message privé àfallon

    L'écoute de ce disque, qui divisera car viscéralement déroutant, est avant tout une expérience unique. Musicale par évidence car d'une richesse inouïe, inclassable , iconoclaste , provocateur et d'une ironie grincante. "How the west was won" et "Leben-Tod" , pour ne citer qu'eux, sont délicieusement décadents et pachydermiques tandis qu'à partir de la 9ème piste, on bascule dans le baroque le plus barré qui soit. Mais ce disque est aussi le reflet d'un pays qui en cette année 1987 approche progressivement du gouffre . un pays miné par une crise économique, un modèle sociétal à bout de souffle, sur la corde raide d'un nationalisme grandissant et de vieilles rancunes vivaces. Ce pays est évidemment la Yougoslavie qui 4 ans plus tard après la sortie de ce disque entamera sa sanglante désintégration avec une guerre atroce dont nous étions tous les témoins dans les années 90 devant nos télévisions. "Opus dei" est annonciateur de chaos : c'est aussi fascinant que terrifiant.

    Note donnée au disque :       
    zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

    Sortie demain du petit nouveau, Also Sprach Zarathustra

    Note donnée au disque :       
    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Quelque chose.

    Note donnée au disque :       
    Hazincourt Envoyez un message privé àHazincourt

    ils sont fideles à eux même et à leur concept, non ? ils auraient pu jouer a Moscou en 1983 ils l'auraient fait.