Skrol › Insomnia Dei

Skrol, pour faire simple, c’est Aghiatrias avec une chanteuse. On a donc un compositeur : Vladimir Hirsch, une bonne à tout faire (Tom Saivon) et une vocaliste du nom de Martina Sanollova. L’album s’ouvre sur l’écrasant ‘Soaking / Movie Martyr’, mêlant les orgues, les compositions écrasantes et les hurlement de Marina sur plus de dix minutes dans un ensemble dont la noirceur et la puissance n’ont rien à envier aux plus grands projets néoclassiques/indus, tout en gardant une sonorité très personnelle. Complètement théâtrale, décadente, grotesque, la musique éclate en imprécations pures, en hurlements et noie peu à peu l’auditeur dans des ténèbres intemporelles, celles des tableaux anciens, celle de ‘La Nuit sur le Mont Chauve’, cette image onirique d’une nuit démoniaque où les squelettes sortent effectuer leur danse macabre au sein des vivants effarouchés. ‘Insomnia’ rappelle beaucoup ‘Beauty & Bleeding’ d’In Slaughter Natives (qui déployait sur ses premiers albums cette même ambiance) sur lequel on aurait invité une chanteuse à y déployer ses talents d’exhortation expiatoire. La magie maléfique fonctionne, l’imagination fait le reste... à écouter en relisant la description des girons de l’Enfer de Dante.