Aube › Métal de métal

Ceux qui font les marioles en disant qu’ils écoutent du métal sont des imposteurs, car ils écoutent en fait des cordes (en acier), et des caisses (en peau). Aube lui, nous propose une vraie découverte du métal, à travers cinq long plages ambient uniquement réalisées à partir de sons produits par ledit matériau. Drone ondulant sur ‘Quell’, lente montée type « musique concrète » sur ‘Mentalité du métal’, vagues psychédéliques sur le très hypnotique ‘Suppression’… Quels que soient la forme ou l’origine du son (l’artiste est surtout connu pour ses manipulation à base de bruits d’eau), Aube les déforme comme des cheving-gums, les multiplie à l’infini, transforme un grincement en basse, un cliquetis en rythme, une vague en mélodie. Très répétitif, évoluant lentement, le son devient rapidement méditatif, parfois envahissant, parfois discret. Comme une poésie sonore, les bruits - à l’instar des mots - prennent vie, ne se contentent plus d’accompagner l’objet réel mais se donnent une raison d’être, une justification dans l’espace et le temps, s’élèvent du support original pour s’évanouir dans l’air. A la question « L’arbre qui tombe dans une forêt vide fait-il du bruit ? », Akifumi Nakajima vous répondrait sans doute « oui, mais puisque personne ne l’écoutait, il est parti danser avec ses congénères ».