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13th Floor Elevators › The psychedelic sounds of the 13th floor elevators
- 1966 • International artists MONO - IA LP 1 • 1 LP 33 tours
lp • 11 titres
- 1You're Gonna Miss Me2:24
- 2Roller Coaster5:00
- 3Splash 1 (I've seen your face before)3:50
- 4Reverberation2:46
- 5Don't Fall Down3:00
- 6Fire Engine3:22
- 7Thru The Rhythm3:05
- 8You Don't Know2:38
- 9Kingdom Of Heaven3:05
- 10Monkey Island2:38
- 11Tried To Hide2:43
enregistrement
Produit par Lelan ROgers aux Summit Sound Studios, Dallas sauf "you're gonna miss me" produite par Gordon Bynum - Ingé-son : Bob Sullivan
line up
Roger Kynard Erickson alias Roky Erickson (chant, guitare), Ronnie Leatherman alias Benny Thurman (Basse, violon), John Ike Walton (batterie), Stacey Sutherland (guitare), Tommy Hall (amplified electric jug, philosophie)
remarques
voici le manifeste du groupe, dont le verso de la pochette fait fièrement étalage (écrit en rouge tout de même), à cette époque ou un sachet de marijuana peut conduire à vingt ans de prison - tout du moins à Austin - mais ou le LSD est encore librement distribué aux etudiants dans les facs de chimie à titre de test : "Depuis Aristote, l'homme a organisé sa connaissance verticalement, en groupes séparés et désolidarisés---Science, religion, sexe, relaxation, travail, etc... L'emphase principale dans son language, son système d'organisaton du savoir, a été mise sur l'identification des objets plutôt que sur les relations entre les objets. L'homme est désormais forcé d'utiliser ses outils de raisonnement séparément et pour une situation à la fois. Si l'homme était capable de dépasser ce chemin de pensée hypnotique, de le remettre en question (comme le fit Einstein), et de resystématiser son savoir pour qu'il soit mis en relation horizontalement, il jouirait désormais de la perfection qui découle de la capacité à considérer sa vie dans son entièreté.
Recemment, il est devenu possible pour l'homme d'altérer chimiquement son état mental, et par la même d'altérer son point de vue (c'est à dire sa propre relation basique avec le monde extérieur qui détermine comment il classe ses informations). Il peut alors restructurer sa pensée et changer son language pour que ses pensées soient mieux concordées à sa vie et ses problèmes, qu'il approche alors plus sainement.
C'est cette quête vers ce qui est pur et sain qui forme la base des chansons de cet album [...]" (s'ensuit une description individuelle de chaque chanson et son rôle dans le cheminement de pensée décrit plus haut et retranscrit dans l'album).
Nous ne cautionnons en aucun cas ce message, simplement, il nous a paru interessant de le retranscrire ici pour la comprehension de l'oeuvre chroniquée.
chronique
- Styles
- psychédélique
- garage
- rock
- Styles personnels
- psychedelique
Evoquer les 13th Floors Elevators sans avoir pris de LSD soi-même, c'est une entreprise assez délicate, il faut en convenir. Mais comme je me trouve sur un site ou l'on chronique allègrement du Death metal sans pratiquer le démembrement de victimes innocentes, voire du Space Rock sans être allé sur la lune, je passerai outre. C'est que ce premier album est un véritable concentré de prosélytisme, ce qui en 66, au Texas, avait quelque chose de courageux. Oui, vous avez bien lu la date : 1966. Car si le titre sonne assez basique voire suranné, c'est tout simplement parce ces texans en chemises à carreaux étaient les premiers ! Les premiers à utiliser le mot "psychedelic", et à parler ouvertement de LSD ! Début 66, Hendrix en est encore à jammer au Café Wha? à NY, les Beatles n'en sont pas encore à Revolver, et Jim Morrisson est encore en train de répêter My Eyes Have Seen You avec les futurs Doors avec une voix d’adolescent ! Il faut pourtant bien l'admettre : s’il y a des inventeurs du psychédélisme, ce sont ces Texans. Bien que les Byrds ou Love soient également à prendre en considération, eux qui la même année, mettent de l'acid dans leur folk. Mais les 13th Floor Elevators, comme semble le crier leur nom venu de nulle-part, ne font pas de demi-mesure. Sorte de création mutante à la croisée des très brutaux Them (qui traumatisent beaucoup de monde à l'époque, les Doors en premier) pour la rythmique frappadingue, la voix écorchée et l'harmonica kamikaze, de la Surf Music pour la gratte western et d'Otis Redding (Splash 1 aurait pu être immortalisée par le Soul Funk Brother et vendre par camions) - leur acid rock fait le lien entre l'Irlande, Memphis et la Californie (là ou leur musique aura le plus d'influence). Ajoutez à cela une petite originalité : l'un des membres du groupe, Tommy Hall, a inventé un instrument appelé la jarre électrique, un truc qui glousse comme un dindon sous trip tout le long du disque sans interruption quoi qu'il advienne. Comme si cela ne suffisait pas à les faire passer pour les pires freaks de l'état du Texas, les mecs en rajoutent une couche avec une pochette d'album hallucinante et un verso qui monte encore un cran au dessus (s'appellent pas les Ascenseurs pour rien) avec un texte assez long qui révèle tout le concept de l'album orné d'un œil et d'une pyramide qui feraient presque penser à un tract de secte vaudou. ah oui j'ai oublié, premier album concept, et c'est beaucoup plus vrai ici que pour Sgt Pepper. Et il dit quoi, le concept ? Regardez plus haut pour juger vous même mais en gros : "prenez tous du LSD (rappelons que c'est encore légal à l'époque), vous allez voir ça tue, toutes nos chansons parlent de ça". C'en était trop pour l'état du Texas, le plus conservateur du pays, dont les autorités avaient déjà repéré le groupe bien avant la sortie du disque, et finiront par avoir vraiment la peau du chanteur (vous connaissez "Vol au dessus d'un nid de coucou" ?). Pourtant dans la vraie vie, les 13th Floors ne sont pas vraiment des sauvages. Le véritable instigateur de la pensée du groupe étant Tommy Hall, Erikson n'est qu'un excellent chanteur blanc de rythm'n'blues. Bon, il faut l'avouer, musicalement, on est proche de la crise épileptique à tout moment. Ecouter pour la première fois "You're gonna miss me" (véritable majeur tendu de la jeunesse fugueuse américaine vers une nation de parents conservateurs) fait trembler, tant cette voix semble déterminée, menaçante, débridée. On n’est pas chez Dylan, ça va sans dire. "Je ne rentre plus à la maison" devient une phrase politique, qui symbolise tout à fait la quête de ce groupe sacrifié pour avoir été trop visionnaire... Et puis il y a "Splash 1", un véritable crève-coeur, où Roky prend le temps de chanter pour de bon, et c'est tout simplement l'une des plus grandes chansons sur l'amour jamais écrite, et probablement la meilleure description qu'on en puisse trouver. Le reste du disque est en roue libre totale, on est au milieu du grand canyon, et des gerbes de lumière slalomant entre les cactus nous passent à 3 centimètres des oreilles en sifflant, s'écrasant contre les rochers en produisant force étincelles. Chaque roulement de batterie équivaut à un coup de tonnerre, qui frappe la roche rouge en déclenchant des éboulements. Dire du son qu'il est sec et acide, ou bien encore que ces chansons sont subversives reviendrait à dire que le piment rouge mexicain, c'est un peu relevé. La face B reprend les hostilités de plus belle : une sirène retentit, Stacey Sutherland soutire des contorsions pyrotechniques de sa guitare, tordant et gondolant les canons de la Surf Music tandis qu'Erikson inflige les pires sévices à ses cordes vocales... Ce disque suite l'acide par tout les pores, il transpire les psychotropes et fait bouillonner le cerveau.
Et lorsque vient le fun "Monkey Island", qui voit Erikson se moquer de l'Amérique pudibonde, on ne peut s'empêcher de penser au jeu vidéo du même nom, perle de crétinerie et de non-sens, ou tous les personnages sont débiles. Et selon le "concept", c'est le sentiment qu'ont ressenti les membres du groupe quand ils ont pris du LSD : on est entouré de singes ! Et Erikson d'imiter des cris simiesques... à noter que tous les lyrics sont passionnants, bien que la plupart soient introuvables sur internet (censure ?). C'est bien entendu un 6/6 franc et massif que récolte ce disque à la bizarrerie étouffante, le premier de cette faste décennie avec Rubber Soul de vous savez qui.
Si vous ne connaissez pas mais que vous avez aimé le film "Blueberry", c'est le moment...
note Publiée le dimanche 2 septembre 2007
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan Shelleyan est en ligne !
Manque juste 'She lives in a time of her own' pour inclure mon trio gagnant du groupe, soit celle-ci plus 'Reverberation' et 'You're gonna miss me'...Evidemment, je pourrais aussi regretter 'Earthquake'
- necromoonutopia666 › Envoyez un message privé ànecromoonutopia666
Grosse grosse saveur épicée ce truc. Le mix mono de la récente réédition vinyl déboite tout. Un méga monument.
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- taliesin › Envoyez un message privé àtaliesin
Je le disais ici même en date du 3 septembre 2007, 'Easter' est excellentissime !
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- Grandgousier › Envoyez un message privé àGrandgousier
Essaies le suivant, "Easter Everywhere", elle est moins mise en avant et les morceaux sont au moins aussi bons.
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- Dun23 › Envoyez un message privé àDun23
La jarre électrique a tendance à me gonfler et surtout à me gâcher l'écoute et comme elle est utilisée quasiment partout...
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