Sigh › Hangman's Hymn

Sigh est de retour, arghh ! J'étais impatient de voir leur évolution après le rosâtre et heavy (mais tellement jouissif) "Gallows Gallery", ayant plus que surkiffé cet album crade et étrange - presque autant que "Hail Horror Hail" et "Imaginary Sonicscape". Et comme d'hab, Mirai et ses copines surprennent. La "patte Sigh" (magnifiques harmonies kitsch japonisantes dignes des meilleures OST de Final Fantasy, orchestrations grandiloquentes ridicules mais sublimes à la fois) est toujours belle et bien présente, pour mon plus grand plaisir. Mais la forme a encore muté : après être passé d'un black kaléidoscopico-heavy 70's à un hard rock mielleux et psychédélique, Sigh nous revient de nouveau sous forme de heavy / black épico-orchestral (retour à la voix de corbeau, moins de LSD dans le bousin), mais boosté au thrash moderne des familles ! C'est bien simple : Sigh n'avait pas été aussi violent depuis "Scorn Defeat" : finis, les poum-tchaks mous et controversés ; y'a de la double, des toupatoupa, et même des blasts, c'est quoi c'bordel? Finies aussi les grattes célestes et cannabiques : ça palm-mute, ça tremoloïse... Ceux qui trouvaient Sigh trop mou seront contents ; les autres (dont je fais partie) déploreront cette petite trahison, mais surkifferont quand même, car même si ça montre un peu les crocs, c'est toujours assez niais pour garder ce feeling inoffensif et mignon qui fait tout le charme de ce groupe unique. Sigh sur "Hangman's Hymn", c'est un peu le caniche de la-mamie-d'à côté qui aboie sur le facteur, ou les persos de Love Hina qui se mettraient à faire du Aura Noir... Même le mix est vénèr, mais dès que le clavier pointe le bout de son nez délicieusement surmixé, tout redevient gentil ! En découle donc un bon album qui s'écoute en boucle, toujours hors normes, avec son lot de tubes, de solos Maidenesques bien sentis et de riffs aux harmonies subtiles typiquement jap - celles qui collent des frissons dans l'échine. Beau et tragique comme du Obtained Enslavement (argh, le troisième acte…), mais attardé comme du Kana... Bref : ça n'atteint pas la cheville de leurs deux chef-d'oeuvres cités en début de chro, mais ça reste une tuerie.