Ovary Lodge › S/T

Pour cette première mouture d'Ovary Lodge, le pianiste free jazz Keith Tippett fait appel, pour la troisième et dernière fois (après le "Septober Energy" de Centipede et son album solo "Blue Print"), aux services de Robert Fripp en tant que producteur. Ici encore, la focalisation sur l'acoustique et les contrastes entre silence et musique vont créer cette atmosphère particulière que l'on retrouvait déjà sur ses précédents disques. Pas loin d'un Cecil Taylor en définitive, sans en avoir l'aspect indomptable et jusqu'au boutiste, mais toujours aussi anti conformiste, Keith Tippett parvient à insérer dans ses passages les plus possédés un lyrisme poignant ("Sylphs in Pisces"). Quant à Roy Babbington, à l'époque officiant dans Soft Machine, il se montre être un soutien de première classe tandis que le mystique Frank Perry se révèle comme un choix idéal et judicieux, se transformant, pour l'occasion, en un imaginaire Paul Lovens ou Han Bennink, au jeu de percussions et de cymbales scintillant.