The Deep Eynde › Bad blood

'Shadowland' avait été pour The Deep Eynde l'occasion de plonger la tête la première dans l'horror punk avec pour résultat un bon disque direct, pêchu et sincère. Sans amorcer de véritable retour en arrière, Fate Fatal est pourtant revenu à quelque chose de plus mélodique, proche de l'atmosphère du mini 'She likes skulls' (dont le magnifique 'The passion' est ici repris avec plus de fougue et moins d'orgue sous le nom de 'Christfuck'). Toute la force des influences horror punk et garage est bien présente mais les mélodies sont davantage travaillées et pas seulement le feeling. Le résultat est des plus concluants notamment dans les lignes vocales où le timbre de Fate concilie passion, colère et une pointe de désespoir; la sensualité de son chant parvient à donner une émotion réellement poignante à des morceaux écrits sur des lignes punk assez traditionnelles ('Divide the day', 'Lonely wolves'). Il en va de même pour les guitares qui distillent des riffs particulièrement jouissifs sur certaines chansons ('Casualties of love', 'Divide the day', 'Under the knife' ou encore 'Teenage rejected'). Le groupe se paie même une pause ballade dans la plus pure tradition gothabilly (le beau 'Under the knife') telle qu'on en trouvait sur 'Suicide drive' ou 'She likes skulls'. La suite est purement subjective, la musique de The Deep Eynde ne brille pas par son originalité mais plutôt par la présence qui l'habite, Fate est un type sincère jusqu'au bout des doigts et celà s'entend; c'est là selon moi que se situe la différence avec nombre de formations de seconde zone, de véritables mélodies, des émotions et pas seulement du dynamisme éléctrique. Chacun jugera selon ses goûts, je pense néanmoins que les fans de Shadow Reichenstein et des Misfits apprécieront. A noter que le disque est coproduit par William Faith (Faith and the Muse).